mardi 30 août 2011

PARIS-DELHI-BOMBAY

Un petit bout d'Inde au dernier étage du Centre Pompidou. Tom et moi avons décidé sur un coup de tête de nous rendre à l'expo PARIS-DELHI-BOMBAY à Beaubourg. Elle tire à sa fin. Pas foule. Pourtant cette expo vaut vraiment le coup d’œil. Riche d’œuvres très diverses (photos, vidéos, sculptures, installations, dessins, peintures...), elle nous livre un regard croisé d'artistes français et indiens sur ce grand pays en mouvement. De la poésie, de la contemplation, de l'érotisme et de la violence, l'exposition interpelle. Loin de se laisser noyer dans l'exotisme d'un pays qui fait rêver, la beauté de cette civilisation est ici utilisée pour dénoncer la violence de la société. Comme ces colliers de fleurs de Sunil Gawde dont la douceur première est dénoncée par les lames de rasoir qui les composent. Ou cette photo de Tejal Shah qui m'a beaucoup marquée d'une femme gisant sur le sol aux pieds d'un policier. Son corps figé montrait toute la violence de cette homme sur elle.
Les phallus ponctuent la marche colorée du visiteur. Et le simple regard d'un homme sur un transsexuel qui danse est très explicite dans une vidéo de Kader Attia.
Une exposition envoutante et effrayante.


lundi 29 août 2011

Un P'tit Coquelicot

Le 5 bis cité Aubry est une maison en bois cachée dans une ruelle pavée du 20e à Paris. Elle abrite l'atelier du joli P'tit Coquelicot de ma copine Marie-Ève (www.unptitcoquelicot.com).
Loin du collège et du lycée qui a vu naître notre amitié dans une banlieue qui ne brille pas, nous avons enfin eu l'occasion de nous retrouver. La dernière fois c'était il y a au moins 10 ans dans un boîte de salsa.
L'ambiance a changé. Son atelier au charme boisé est une ruche familiale. Elle travaille avec son mari architecte et ses parents étaient venu mettre la main à la pâte d'un projet à ignifuger au plus vite.
Elle, elle est toujours aussi belle et pose invariablement sur le monde son grand regard clair avec beaucoup de talent.


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dimanche 28 août 2011

Dissection d'une promenade

Je suis sortie me changer les idées. J’ai flâné seule avec mon appareil photo autour de la maison. Quelques heures de soleil avait réchauffé le goudron. La lumière du mois d’août sublimait les rues. Les arbres virent déjà au brun et les feuilles mortes jonchent les trottoirs. J’ai remonté la rue pour acheter un magazine. Le marchand de journaux était encore fermé. Paris sent encore les vacances. Il est encore possible de s’y garer. Les enfants n’ont pas repris le chemin de l’école. Beaucoup de boutiques ont encore les rideaux baissés, laissant parfois apparaître des fresques contemporaines, bombées et colorées. Sur le trottoir un fauteuil abandonné attirait l’attention de son rouge flamboyant. Posé là entre une poubelle et une moto, sous le seul regard d’un panneau de signalisation, il semblait s’être perdu. Moi je l’ai trouvé beau, décadent et décalé.

J’ai laissé mes pas descendre jusqu’à l’église. Les nuages déjà s’amoncelaient au-dessus de son clocher qui domine largement le quartier. Les vieilles rues pavées et les maisons aux toits d’ardoises donnent l’impression d’être dans un village, avec l’épicier au coin de la place, la boulangerie, la brasserie et la pharmacie.

Sur les marches de l’église un type était assis, plongé dans sa lecture, profitant du soleil en fumant sa clope. Le quartier est presque désert. La Flèche d’Or un peu plus bas a l’air aussi abandonnée et sale que les anciens rails de la Petite Ceinture. J’ai monté l’escalier et admiré la vue dégagée sur le quartier. J’avais envie de pousser jusqu’au Père Lachaise mais les nuages noircissaient peu à peu le ciel et je craignais la pluie. J’étais partie légère. Une chatte est venue se frotter à moi. Elle m’a rappelé ma Siyah coincée en Turquie avec ses bébés. Elle me manque du seul fait de ne pouvoir la récupérer avant plusieurs mois. J’ai décidé de rester avec elle et de me promener dans le petit cimetière. Pierres tombales, fleurs, herbes folles, feuilles mortes et marrons préservent une ambiance calme et reposante. Je me suis promenée entre les tombes. Je suis restée jusqu’à que les premières gouttes me poussent vers la maison.

En remontant la rue, je retrouvais l’odeur de la pluie sur le goudron chaud, cette odeur de fin d’été qui annonce déjà l’automne. Envie de prendre un vélib et de traverser la ville sous l’orage annoncé. 

J’adore définitivement Paris.

samedi 27 août 2011

Légendes d'automne pour fin d'été

Légendes d'automne pour fin d'été. Happy me. Me voilà revenue à Paris. Il fait gris. Pluie. Mais sur la cheminée de la chambre, caché dans un paquet pour Olivier, un petit livre m'attendait. Je vais pouvoir finir ces nouvelles de Jim Harrison commencées en Turquie avec un livre prêté.

C'est un trésor au format poche (10/18) qui recèle des merveilles. Des récits plein d'humanité, de force et de violence, aux couleurs de l'Amerique, la mythique, celle des grands espaces, de la vie rude et des hommes au regard droit.

Dans le marasme du moral en dents de scie de mon Lost in Translation entre la Turquie et la Roumanie, je compte bien sur les deux dernières nouvelles pour retrouver un peu de peps.


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mercredi 24 août 2011

Au rosé du Clos du Bourg


Au fond d'une impasse se trouve un vieux séchoir à tabac. Sa silhouette noire indique l'entrée du Clos du Bourg, juste en face. Ici le rose s'impose lorsque le soleil ne fait plus qu'effleurer cette terre de Gascogne du bout de ses rayons dorés. Derrière la maison le regard se laisse porter jusqu'au clocher le long des vignes impeccables. Elles donnent chaque année un rosé apprécié à l'heure de l'apéro, surtout avec les amis, ceux qui viennent de loin comme nous, et ceux du coin avec leur accent chantant et leur langage fleuri. Putain, con, si c'est plus l'heure du café, c'est bien l'heure du rosé. Autour des tonneaux les verres se remplissent. Saucisson ou foie gras, la région fournit de quoi caler ce vin qui réunit dans la chaleur de l'été.


Au bord d'une prairie les grosses charrettes bleues attendent les prochaines vendanges. Elles réuniront cette année encore tous ceux qui aiment le charme de cette petite propriété, et plus encore de leurs propriétaires, François et Françoise, qui reçoivent le cœur ouvert et la table bien fournie.

Pour en savoir plus sur le Clos du Bourg, allez faire un tour sur leur site : www.closdubourg.com.

mardi 23 août 2011

Le potager de la Baronne


Courgettes en fleur, petites aubergines, framboises éclatantes, feuilles de betterave rougissantes, les verts des légumes sont à la fête sous le soleil couchant. Les ombres s'étirent sur la terre moelleuse qui s'enfonce sous nos pas. Un peu de persil et quelques feuilles d'oseille prennent place dans notre petit panier. Le potager de la Baronne est tiré au cordeau et sent bon l'amour de la terre du papy Audebert.

vendredi 19 août 2011

L'île aux pirates

Les pirates. Une part de rêve, d'aventures dans les mers chaudes, de costumes extravagants en guenilles et redingotes. Une image de liberté, de justice et d'un monde meilleur gagné les armes à la main, pistolet ou couteau, sabre ou fusil. Un monde coloré où il fait bon dormir dans un hamac sous un ciel étoilé, un perroquet sur l'épaule, les cocotiers protégeant des trésors fabuleux, les bateaux filant comme le vent sur des mers maîtrisées.

Au musée de la bd d'Angoulême, "L'île aux pirates" est une expo qui fait la part belle à l'imaginaire que nous associons au monde de la piraterie. Le squelette de théâtre abandonné sur une île déserte rembourrée amuse beaucoup Hortense et Eglantine qui s'étalent sous le cocotier aux feuilles vertes Ikea. Dans sa cage ouverte le perroquet des tropiques ne fait pas mine de s'envoler. Au milieu des barriques, dans la visée d'un gouvernail immobile, des poufs attendent les enfants qui, à défaut de pièces d'or, piochent des bandes dessinées dans un coffre en bois.

L'ambiance est posée, animée de grandes planches sur les murs, de films et d'exemplaires de livres de pirates. La bd semble s'être approprié cet univers, propice à recréer une atmosphère pleine de mystère où les gueules cassées savent garder les secrets. Le fantastique se mêle à la légende pour faire oublier le sordide de ces flibustiers malfamés. Oubliés les pirates sanguinaires, nous sommes des justiciers sans peurs, naviguant sur tous les océans pour délivrer les opprimés, nous battant pour le juste, l'honneur sur le cœur, la jambe de bois sur le pont.



L'esprit armé de ces belles images, Eglantine s'en est allée pendant deux heures dessiner du pirate pour une grande fresque qui sera exposée le 31 août. Elle s'est bien appliquée à réaliser son Eglantine Pirate, borgne à la jambe de bois, mais dont l'île déserte du tee-shirt, les cheveux blonds et les couleurs pastels transcrivent toute la douceur de notre joyeux pinson.


Comme quoi les pirates c'est pas qu'un truc de mec. Les filles aussi ça les éclate !







mercredi 17 août 2011

Emballements de la vie ordinaire

Cabane en bois, peinture Planète, lumière dorée, pluie d'été, tomates du jardin, ballade à vélo, mûres des chemins, pêches des vignes, vieilles pierres, mauvaises herbes, volets blancs, clocher carré, ciel bleu, voix flûtées, clubs de golf, pineau, magrets de canard, chaise longue, odeur de sapin, rosée du matin, cailloux blancs, cloches ponctuelles, gros marronniers, petits bobos, câlins, baisers, ombres du soir, vent dans les feuilles.

Les Fées font des confitures. Le chien des voisins se prend pour un canard. Le téléphone est parti en vacances. Hortense mange des cèpes. Eglantine fait du vélo. Elle dit à son père : "C'est pas beau la vie ? Une promenade à vélo avec son papa !".

Dans tout ce brouhaha de vie, de rires et de cris j'ai l'impression d'avoir un train de retard, de ne plus trouver le la. Mon métronome est déréglé, ma tête va exploser. Je me pose dans le chalet. Comme une résidence d'été, havre de paix au fond du jardin. La douce lumière du soir fait danser les ombres des feuillages sur le bois clair des murs. Pause.

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Des couleurs et de l'eau

Cabane orange, toboggan jaune, piscine bleue, et jouets de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. En attendant l'orage, le soleil inonde de chaleur la piscine, accueillant la fraîcheur des rires et les étoiles dans les yeux lorsque l'eau éclabousse les frimousses en bas du toboggan.






dimanche 14 août 2011

Au jardin

Journée tranquille. Sauter dans la piscine. Faire du vélo sans petites roues. Compter les cailloux. Jouer avec Grand-Mère et Tonton Thierry. Ramasser les tomates cerises. Empiler couronne et chapeau. Courir. Casser la vaisselle. Manger des pêches. Crier. Manger des glaces. Les faire tomber par terre. S’ennuyer un peu. Tricher beaucoup. Rire. Mais surtout faire des gros câlins avant d'aller dormir...






samedi 13 août 2011

Sigogne


Sous le soleil de midi, je n’entends plus de bruit. A l’ombre des vieilles pierres, les roses trémières soulèvent dans un équilibre précaire leurs fleurs colorées vers le ciel bleu. Le lierre court sur les murets. Les arbres passent leurs têtes au-dessus des grands murs qui cachent les cours fleuries. Un lézard se faufile dans un interstice.

Au centre de ce petit village de Charente, l’église impose son clocher carré orné d’une horloge. Les sculptures de sa porte romane en sont les seules fioritures. En face, la Mairie. Façade blanche et volets bleus au milieu des vieux marronniers aux troncs épais. La poste, le monument aux morts et de grosses demeures aux lourdes portes de bois finissent le décor de la place. Au-delà les ruelles étroites s’abritent le long des hautes constructions de pierres pour conduire le promeneur jusqu’aux nouveaux lotissements, dernières habitations avant les champs de vigne. Nous sommes dans les environs de Cognac.




jeudi 11 août 2011

La Loire et le ciel




Nous avons quitté Paris et ses rues désertes du mois d'août pour les bords de Loire. La pluie nous a rafraîchit l'esprit et la quiétude du château de l'oncle d'Olivier a accueilli notre fatigue. Les filles ont couru dans le parc, ramassant les fraises, commençant un herbier, criant, courant et sautant, accompagnées des deux énormes Bas Rouges débonnaires.

Les températures se sont faites plus clémentes. Alors, comme pour se faire pardonner, le ciel nous a offert un festival de couleurs, le soleil couchant conférant à la Loire qui coule nonchalamment au creux des arbres une douceur chatoyante.

"Moncontour est ma prédilection" écrivait Balzac. Il est vrai que ce château de pierre blanche qui domine le fleuve depuis les hauteurs de Vouvray donne la sensation d'un autre monde, d'un autre temps. Mais que serait-il sans la présence attentionnée et souriante de Jacqueline, transformant l'abondance des fruits et légumes du jardin en une explosion de plaisirs savoureux que nous avons dégustés sans modération ? Et Christian sous son air un peu bourru a l'oeil qui pétille et le sourire qui pointe, provocateur insatiable, bâtisseur dans l'âme, éternel curieux du monde qui l'entoure. Ils nous ont accueillis avec beaucoup de générosité, laissant nos filles profiter d'un château de conte de fées sous leurs regards amusés.

La visite au Prieuré a elle aussi procuré beaucoup de bonheur. Le tilleul a accueilli dans son ombre les discussions de la famille. On pouvait penser que Mamité faisait sa sieste là-haut dans sa chambre alors que nous ramassions les mauvaises herbes qui envahissent inlassablement le jardin.

Seule sortie de ces lieux familiers, un petit saut Au Lapin Qui Fume, le restaurant de la maman d'Emilie. L'occasion de saluer cette femme énergique, retrouvant en elle les traits de sa fille et cette façon avenante de recevoir les gens.



lundi 8 août 2011

La voie de la Cafetière

Restée sans voix depuis une semaine, la Cafetière poursuit pourtant sa voie vers la Roumanie. Nos 85 m3 sont partis vendredi dans un camion aussi long que la clôture du jardin de notre maison de Bursa. Nous avons passé un mois à dire au-revoir, partageant avec nos amis chers de bons repas bien arrosés. Les yeux étaient humides et les larmes ont coulé. A l'arrivée des déménageurs lundi matin, concrétisant de leur présence une fatalité que j'occultais sans vergogne. A l'arrière de la voiture vendredi, alors que nous faisions la route vers Istanbul, me délectant du moindre détail, quand bien même il s'agissait d'un vieux pneu sur le bord de la route.

Et puis Le Conrad. Notre dernier séjour chez eux. Une suite immense avec une vue dégagée sur la Bosphore comme cadeau. Assis derrière la baie vitrée au creux d'un bon fauteuil, regarder les gros cargos glisser sur l'eau bleue au milieu du trafic chaotique de centaines d'embarcations plus petites devient une nécessité. Et quand la nuit tombe, le pont nous émerveille de ses jeux de lumières, faisant scintiller notre cœur d'encore plus de regrets de quitter ce pays.

Seule au Grand Bazar. Ne pas tout acheter. Je vais revenir. Descendre vers le Bazar Egyptien, trouver les derniers trésors qui vont compléter mes valises qui attendent de partir pour Paris.

Enfin Bebek, Marina Balik. Le restaurant est vide en cette période de ramadan où il ne fait pas bon afficher que l'on va boire de l'alcool. Or il est impensable en Turquie de manger du poisson sans boire quelques verres de Raki. Nous sommes tranquilles pour notre dernière soirée d'expat en Turquie. Avec Murat et Yesim nous devisons sur la Turquie, sur eux, sur nous, profitant simplement de ces derniers moments ensemble, organisant déjà nos prochaines visites.

Ce matin, nous avons rempli les valises. Tout est passé à l'enregistrement. Les douaniers ont regardé nos permis de séjour sans savoir que ce serait la dernière fois.

Ce soir je suis à Paris. Il pleut mais le salé aux lentilles était bien bon. Nous allons profiter de la France pendant quelques semaines avant de rejoindre notre nouveau Chez-nous à Bucarest, Roumanie.

La Cafetière poursuit sa voie, sa voix. Ça se voit. Y a plus qu'à lire.

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