
Le tailleur de pierre, lui, ne travaille qu’à la belle saison. La silice contenue dans la pierre blanche qui ornera ensuite églises, monastères et cimetières ne lui permet pas de travailler à l’intérieur. Armé de ses burins et marteaux, il sculpte et grave le grès dont les blocs de différentes tailles sont stockés sur le terrain derrière sa maison.

Le maréchal ferrant, lui, met de la force dans ses gestes. Il tape violemment avec son marteau le fer rouge sur l’enclume pour lui donner la forme voulue. Son père est venu voir le travail. Deux mêmes ventres ronds, deux mêmes pantalons bleus et chemises à carreaux, deux barbes hirsutes, l’une blanche, l’autre brune. Le travail physique noue la complicité des hommes. Dehors, le cheval attend ses nouveaux fers, habillé de ses seuls pompons rouges porte-bonheur.
Le rouge est aussi la couleur de la terre de Roumanie cuite dans de vieux fours à bois. Alors que le tour est lancé par le mouvement de son pied, les mains du potier volent autour de la terre qui prend forme, esthétique de l’estèque, délicatesse du geste.
Les artisans roumains sont une certaine âme de la Roumanie, entre histoires et saveurs, gardiens de traditions séculaires à travers leurs larges mains calleuses, leurs douces rides et la maîtrise de leur art.
Article écrit pour le journal de l'afb du mois de mars. Artisans de Bucovine et du Maramures rencontrés cet automne avec Antonia.
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