mercredi 29 février 2012
Chiffres
Plus de photos ici !
Et le plan de notre périple.
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mardi 28 février 2012
Titi et le sculpteur
Conclusion
J'ai essayé de concilier boulot, vacances des filles et tourisme. Même avec ma merveilleuse Elena pour m'aider, c'est pas facile. Mais j'ai vu tous les artisans de 100%RO dans le Maramures. Filer la laine, tailler le bois, manier le crochet ou le métier à tisser, dompter les perles et les fils, les roses d'hiver et les désirs des stylistes, les mains de la Roumanie sont habiles et généreuses. J'ai eu des cadeaux, les filles aussi. Elles ont joué dans la neige, mangé des gâteaux, croqué dans la vie et suivi du mieux possible la curiosité de leur maman. Dans le cimetière joyeux de Sapanta, tâches de rouge et de rose jouant au milieu des croix bleues. Les photos d'Eglantine, les cris d'Hortense, leurs éclats de rire, les disputes, les bobos et les gros câlins.
Demain déjà nous rentrons. Et nous n'aurons pas visité une de ces belles églises en bois du Maramures dont les flèches vertigineuses fendent le ciel. Nous n'aurons pas pris le train de Viseu et ne nous sommes pas arrêtées prendre en photo une de ces nombreuses charrettes tirées par des chevaux décorés de pompons rouges et débordantes de foin. Ni un de ces magnifiques portails de bois sculpté de cordes et de feuillage qui représentent l'arbre de vie.
Et il y a encore tellement d'artisans que je voudrais voir. Le tonnelier, le boulanger, le peintre d'icônes en verre ou le sculpteur de portails.
Alors je reviendrais, c'est certain. Quand la neige aura fondue, chassée par la verdure fraîche et les fleurs du printemps.
Je suis crevée mais tellement heureuse de tout ce que j'ai vu, d'avoir rencontré tant d’artisans passionnés et qui sont une vraie force de la Roumanie d'aujourd'hui en lui conservant son savoir-faire d'hier.
lundi 27 février 2012
dimanche 26 février 2012
Vers Baia Mare en passant par le cimetière joyeux
À toute vapeur
Mais je compte bien revenir à la belle saison et prendre la Mocanita en famille pour découvrir les paysages sauvages de cette vallée inaccessible par route.
Et sur le prospectus disponible dans notre chambre d'hôtel, il semble que des trains spéciaux sont organisés. Pâques, Maramures Brunch, théâtre, pleine lune, festival de rock ou de musique classique, Noël et nouvel an. Je pense que toutes les infos sont disponibles sur leur site internet, www.cffviseu.com.
samedi 25 février 2012
Drum bun !
Petit à petit le style des maisons change. Les maisons hongroises à étage disparaissent et les toits en bois se multiplient. En haut d'une longue montée, un portail en bois sculpté marque notre entrée dans le Judet du Maramures.
De prime abord Viseu Sus ne présente qu'un intérêt limité. Cette ville est surtout connue pour vendre du bois dans le monde entier. Dans des camions, dans des charrettes ou des traîneaux tirés par des chevaux ornés des traditionnels pompons rouges portes-bonheur, en longues planches entreposées le long des barrières des maisons, en gros rondins ou petites bûches, le bois est partout.
Ici nous trouvons une pension avec une salle non-fumeur bénéficiant d'une belle baie vitrée, "La Cassa". Puis nous changeons de vallée pour nous rendre à Botiza, plus au sud. Petites routes à nid de poules serpentant au milieu des vallons enneigés, paysages immaculés rythmés par les meules de foins comme autant de chapeaux de pailles, les arbres et de grandes barrières. Nous traversons des villages où les portails de bois sculptés transforment de modestes demeures en monuments paysans et arrivons finalement sur la place principale de Botiza.
Dans le Guide Vert, ce village est annoncé comme un haut lieu de tissage des tapis traditionnels du Maramures. L'église en bois au clocher allongé pointant vers le ciel est aussi silencieuse que la place déserte. Heureusement une voiture vient se garer juste à côté de nous. L'homme qui en sort se met en quatre pour nous trouver une tisseuse et son métier à tisser. Nous prenons la route qui part face à l'église, passons un panneau "Drum calamitat", littéralement "route calamité" (!), et sur le troisième pont à droite nous attend notre tisseuse, avertie par téléphone de notre visite impromptue.
Son métier à tisser occupe quasiment toute la pièce. Elle prend le temps de nous expliquer son métier, ses contraintes et de nous montrer ses tapis, véritables fresques de la vie du Maramures. Nous reprenons la 186 direction Sighetu Marmatiei où nous avons réservé une chambre pour la nuit. La Casa Lurca de Casinesti finit de nous plonger dans l'architecture du Maramures. Les filles peuvent se défouler au rythme des musiques traditionnels de la région grâce à trois musiciens en costume qui animent la soirée. Derrière de lourdes portes, nous entrevoyons des danseurs habillés pour une soirée privée assez chic qui perdent leur souffle sur les danses traditionnelles. Ils tournent et tapent du pied, se perdent et se retrouvent. Tiraillées par la curiosité, nous poussons la porte et les filles sont entraînées dans la danse pour leur plus grand plaisir.
Cette journée à été riche en découvertes, expériences et bons moments. J'ai plein de matière pour mes livres et le catalogue de 100% RO. Demain pas d'artisans, c'est dimanche. Alors nous continuerons notre Drum bun (bonne route !) en poussant jusqu'au cimetière joyeux.
vendredi 24 février 2012
Tête de printemps, bec dans la neige
Aujourd'hui dans la région de Bistrita-Nassaoud c'est Capul Primaveri, la fête de la tête du printemps. Et ce jour là on ne travaille pas, on ne lave, on ne coud pas. Sinon les insectes sortent de terre pour manger les récoltes. Donc, dans la grande maison de Virginia Linul personne ne travaille quand nous arrivons ce matin. Car cette tradition ancestrale est encore bien vivante chez ces spécialistes de la broderie de fils et de perles. Virginia est en Hongrie et c'est sa sœur Maria qui nous ouvre les portes de la grande salle d'exposition. Ici le touriste trouvera des souvenirs de très grande qualité réalisés entièrement à la main. Car Virginia et son équipe ne travaillent pas que pour ceux qui veulent ramener chez eux un peu des beautés de l'artisanat roumain. Les costumes aux blouses brodées, aux gilets et ceintures perlés et aux tabliers de laine colorée, les chimir (ces grosses ceintures de cuir à trois boucles typiques des campagnes roumaines), les colliers de perles, les chaussons de cuir ou les clop (chapeaux de feutre ronds ornés de perles, voire d'une roue de plumes de paon) sont majoritairement produits pour les Roumains. Les ensembles folkloriques bien sûr, mais aussi les particuliers de la région qui portent encore ces costumes traditionnels pour les fêtes religieuses, Noël, Pâque, ou lors des mariages.
Nous voilà donc le bec dans l'eau, ou plutôt dans la neige qui s'est remise à tomber par gros flocons aujourd'hui. Le ciel est bas qui écrase mon courage et la grisaille me gagne comme elle s'étend sur les maisons. Autant faire une sieste avec les filles en attendant une meilleure journée.
Et après ce petit repos, alors que les filles jouent et babillent à côté de moi dans la chambre, je regarde les photos prises ce matin et il en ressort des couleurs fabuleuses qui me réchauffent le cœur. Il faut bien commencer quelque part. J'ai trop souvent tendance à croire que ce sera simple. Nous ne sommes qu'au début de nos recherches et déjà j'ai plein de pistes pour continuer.
Pour ceux qui passeraient par là un jour, n'oubliez de vous arrêter chez le Mestre Popular Virginia Linul, une grosse maison sur la gauche de la route principale du village de Salva, juste après Nassaud. Il y a un panneau bien visible sur le portail et vous trouverez toujours quelqu'un pour vous ouvrir la porte.
En route !
mercredi 22 février 2012
Les photos d'Eglantine
Branchages
Dans les mains de Florina
Quand à nous, que dire ? Florina a des mains magiques et fait disparaître toutes les courbatures. En plus elle est super gentille. Nous sommes fans !
vendredi 17 février 2012
Tapisserie contemporaine
Si l'art contemporain fait tapisserie au Musée National d'Art contemporain de Bucarest, il n'en perd pas pour autant sa puissance. Matisse, Picasso, Le Corbusier ou Miro se sont prêtés au jeu. Grâce à la volonté d'André Malraux, les liciers des manufactures des Gobelins et de Beauvais ont retissé des liens dans le vaste concert de l'art contemporain. A travers leur savoir-faire la France resplendit et rayonne aujourd'hui à Bucarest. Le MNAC est malheureusement bien vide ce matin alors que nous faisons une visite avec l'afb. Pourtant les œuvres présentées sont touchantes et vibrantes de couleurs et de lumière. Pour qui, comme moi, n'a jamais fréquenté les salons fermés des grandes institutions de la République, ces tapisseries contemporaines sont une réelle découverte, une magnifique surprise.
Et que dire de l'idée originale et bienvenue de la commissaire de l'exposition qui a décidé de nous laisser voir l'envers du décor ? Les couleurs en bataille, comme pliés sous le vent de la création, semblent répondre à la folie de ces œuvres, au travail soigneux, méthodique et précis de ces interprètes des fils que sont les artisans des Gobelins.
jeudi 16 février 2012
Femme active
Cependant je suis un peu déçue, on ne voit pas bien que mon attelle est assortie à ma pelle à neige ! ;-)
Généreux bassin
J'ai fini ma sculpture. Peinture aux pigments de kaolin ou de fer, les courbes s'installent. Nous les lustrons ensuite avec une pierre très lisse, floutant les contours, donnant plus de vie à nos œuvres. Ce sera cuit dans le week-end à 100° dans le four de Nicolae.
Et j'ai déjà commencé une nouvelle sculpture. Surprise, à voir très bientôt sur le blog !
mardi 14 février 2012
Le jour d'après
Je boîte un peu tout le reste de la sortie (et j'ai encore mal maintenant malgré mon attelle). Elena s'occupe d'Hortense, moi des photos et les chiens errants errent. Quant à Noam et Eglantine, ils ne s'occupent que de jouer. Le parc Herastrau est un terrain de jeux fabuleusement enneigé où il fait bon construire des murailles, faire des batailles de boules de neige ou s'inventer des histoires dans un bateau pris dans les glaces comme un baleinier sur la banquise.
Sur les aires de jeux, la neige s'est prise dans le maillage des balançoires et des toboggans et j'ai de la neige jusqu'aux genoux. Pour Noam et Eglantine, l'excitation et à son comble. Grimper, sauter, glisser, se laisser tomber dans cet océan de poudre blanche, ils ne s'ennuient pas. Pour Hortense c'est plus compliqué. Elle veut suivre les grands mais ne peut pas marcher. Comme elle refuse toute aide, elle rampe tant bien que mal. Elena finira sagement par la ramener à la maison.
Le lac Herastrau est gelé et couvert d'une épaisse couche de neige. De l'autre côté la Maison de la Presse Libre se détache à peine de tout ce blanc. Dans le parc les enfants sont de plus en plus nombreux qui viennent profiter de la neige. Les parents se transforment en chiens de traineaux et tirent vaillamment les luges.
A force de sauter et de courir dans la neige, Eglantine a de l'eau dans sa chaussure. Vite, nous rentrons à la maison tout faire sécher sur les radiateurs.
Pour voir toutes mes photos de Bucarest sous la neige, cliquez ici !
De pire en pire
Vu de la maison, le jardin disparaît en silence dans la poudre blanche.
lundi 13 février 2012
Bucovine dans dix jours ?
Cotorca n'est qu'à 80km de Bucarest...
La Roumanie polaire
dimanche 12 février 2012
Jaristea
samedi 11 février 2012
Fresque bucarestoise
Il ne reste plus qu'à savoir si ça lui plaira...
jeudi 9 février 2012
Sculpter l'argile
Ca y est ! Nous avons commencé notre stage de sculpture chez Nicolae. L'argile d'Harghita nous attendait dans l'atelier. Nous avons appris à la modeler, la tirer, la presser, la lisser, pour obtenir des formes parfois inattendus. La prochaine fois, nous œuvres auront sécher et nous passerons à la peinture avec des pigments exclusivement naturels. Un ou deux passages dans un four à 1000° et nous serons fières d'exposer le résultat.
Quand l'école est fermée
dimanche 5 février 2012
Poudre aux yeux
vendredi 3 février 2012
Tennis
Le vendredi, c'est tennis. Dans le parc voisin de la maison, Eglantine retrouve son amie Sofia pour un cours avec Romeo. Arqué sur ses vieilles jambes, un peu raide et clopinant, le vieux professeur insuffle à Eglantine le plaisir du tennis sur terre battue. Je la vois qui progresse. Ma petite fille devient chaque jour un peu plus grande.
Toutefois rien n'est plus drôle que de courir aux quatre coins du terrain avec son amie ou faire des tas avec la terre en se racontant des histoires. Petite fille deviendra grande. Mais pas trop vite. En attendant, elle travaille son revers.
L'Opéra de Georgette
mercredi 1 février 2012
Alerte rouge "1954"
Je vais aller faire le plein demain à Carrefour au cas où nous serions bloqués par des murs de neige dans les jours qui viennent...
Pour ceux qui lisent le roumain, trouvez plus d'infos sur le site de DeCe News et apropro.ro.
Les Apuseni sous la neige
Tout commence jeudi, où dans une Bucarest bloquée par les tempêtes de neige nous réussissons finalement à décoller pour Cluj (A). Notre prof de photo, Mihai Moiceanu, nous attend avec un van pour nous conduire à la pension de Conacul Secuiesc dans le village de Coltesti (B). Nous nous écroulons dans la chaleur réconfortante de cette grosse bâtisse en rouge, vert et blanc.
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Après un petit déjeuner copieux et bavard, nous sortons nos équipements de neige pour partir à la chasse aux photo dans le village. Dans les rues désertes quelques hommes titubent déjà en sortant du café-bar de la coopérative. Boire, ou comment tuer le temps quand la rigueur de l'hiver empêche toute activité. Rides creusées, regards perdus dans le blanc de la neige et gueules tordues dessinent la beauté toute en relief de ces villageois.
Au loin la forteresse de Coltesti nous indique le chemin à suivre. La route est longue et les arrêts photos trop nombreux pour que nous arrivions jusqu'à elle. Nous nous satisfaisons d'un mont en contrebas pour faire des photos du village vu d'en haut. Nous sommes épuisées par la montée dans la neige fraîche où nous nous enfonçons jusqu'aux genoux. Cathy deviendra ainsi notre Snow Fairy tant il est difficile pour elle de sortir ses jambes de la neige, provoquant chutes, roulades et éclats de rire. Mais c'est toujours une grande satisfaction d'arriver en haut. J'avoue cependant que je ne suis pas une grande amatrice de ces paysages en noir et blanc. Le soleil en effet n'est pas avec nous et le ciel restera couvert une grande partie de la journée.
Le déjeuner à la pension nous fait profiter des spécialités culinaires du pays. Nous serons chouchoutées tout au long de notre séjour par Tibike, un serveur plein de classe et d'humour. Il scotchera par exemple sur son ordinateur une pomme qu'il aura préalablement croquée, histoire d'être en harmonie avec l'ambiance Apple des nombreux Mac ouverts sur les tables, le soir, lors du debriefing.
Nous allons chercher le coucher de soleil sur les hauteur de Rimetea (C), un petit village hongrois proche de notre pension. Le temps d'installer les trépieds, le soleil se cache. Apprendre la photo se révèle être aussi un apprentissage de la patience. Nous attendrons qu'il réapparaisse, baignant le sommet de la montagne de sa chaude lumière alors que déjà le village est dans l'ombre.
Le lendemain matin nous traînons moins, désireuses de profiter pleinement de notre journée. Nous faisons un nouvel arrêt à Rimetea pour travailler sur la réflexion des maisons dans les bassins de la fontaine du village. L'arrivée du soleil annonce des photos plus colorées, plus inspirantes. Je commence à maîtriser les réglages de mon appareil. Mais Mihai me reproche un point de vue de peintre et non de photographe. J'ai indéniablement encore beaucoup de choses à apprendre.
La route pour déjeuner à Silciua (D) n'est pas simple quand nous devons partager la route étroite et enneigée avec un couple de bœufs tirant des troncs d'arbre. Mais nous découvrons la vie des villages transylvaniens, comme ces deux jeunes hommes et cette femme en train de charger du foin sur une charrette à Buru. La scène est pittoresque et nous sortons nos caméras alors que Mihai entame la conversation. Les trois jeunes gens viennent d'acheter du foin à une vieille dame qui nous récitera des poèmes.
Après avoir englouti mamaliga (la polenta roumaine), Afinata (liqueur de myrtilles) et Visinata (liqueur de cerises), je suis parée pour la montée. Chacune puise dans ses forces pour relever ce défi sportif. A l'arrivée quel enchantement ! Les vallées se dessinent en courbes blanches dans la lumière de cet fin d'après-midi ensoleillée. Nous attendons que le soleil se perde derrière les montagnes puis fixons tant bien que mal dans nos objectifs la lumière bleue de la nuit qui tombe. La descente se fera dans le noir des sous-bois. En bas, un bon vin chaud réchauffera les corps et les cœurs bien sollicités.
Dimanche nous remettons tous nos bagages dans le van. Nous saluons Tibike et son jeune collègue de chaleureux gestes de la main alors que nous quittons la pension pour nous rendre aux gorges de Turda (E) Quand nous arrivons au gorges le soleil est haut. Le thermomètre ne dépasse pourtant pas les -10°. Nous descendrons au-delà des -20° au plus profond des gorges. Prendre des photos devient alors compliqué. Les doigts se refroidissent trop vite. La rivière gelée, parsemées de pierres de neige, de reflets et de branches donne lieu à de nouveaux exercices photo.
Nous déjeunons à Turda (F) au Castelul Printul Vanator (château de Dracula et du Prince de la Chasse). Très kitch jusque dans le menu qui propose un plat nommé "Exhausted Dracula's dick" (la bite épuisée de Dracula). Il paraît que quand on voit le plat, le titre est très parlant... Nous sommes restés sages et avons ensuite filé vers notre dernière destination avant l'aéroport, l'ancienne mine de sel de Salina-Turda (G). Un lieu totalement surréaliste avec une grand roue, des barques autour d'une île ou encore un mini-golf dans la grotte creusée pendant des années par les mineurs du sel.
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