Enchantement des enchères

Jamais encore je n’étais allée à une vente aux enchères. J’étais donc très curieuse de découvrir l’ambiance d’une salle de vente, et encore plus en Roumanie. Sur les conseils de mon amie Andreea, j’avais préalablement regardé les divers objets mis en vente sur le site de la Casa de Licitatie (www.alis.ro). J’aurais pu aller les voir exposés dès lundi mais je n’en ai pas pris le temps.

Le taxi nous a déposées devant la porte du 8 boulevardul Iancu de Hunedoara, à côté de la Piata Victoriei. Au septième étage d’un immeuble moderne sans charme, Chantal et moi avons pu détailler tableaux, bijoux et argenterie en dégustant un verre de vin rouge. Nous avons attendu le début de la vente dans une ambiance sage et policée, puis nous nous sommes assises pour observer les ventes. Tout va assez vite. Les objets exposés au public sont filmés simultanément afin d’être visibles sur de grands écrans. Une femme à l’air un peu lasse lit la description du catalogue que chacun tient déjà dans ses mains. Le commissaire-priseur en costume-cravate lance la vente d’un ton rapide et monocorde. Un jeune homme en pull week-end-à-la-campagne, keffieh et petite barbe en bataille s’affaire devant son ordinateur. Sur l’écran au-dessus de lui s’affichent la référence de la pièce en vente, le prix en lei, dollars et euros et le numéro de l’acheteur. De son estrade le commissaire-priseur balaye la salle du regard, repérant d’un coup d’œil les petits cartons jaunes qui se lèvent discrètement.

Je prends celui d’Anne-Cécile pour tenter d’offrir un pendentif à Chantal. Mais quelqu’un surenchérit. Je laisse vite tomber. Manque de confiance. Nous ressortons le numéro 95 pour un bracelet en argent et grenat qui me plaisait bien. Chantal me l’offre. A part une énorme aigue-marine, les bijoux n’ont pas de succès et ne partent pas. Par contre les prix montent pour l’argenterie et la porcelaine. Beaucoup de tableaux ont aussi du mal à trouver acquéreur mais quelques pièces voient leur prix grimper.


Au final voilà une bien belle façon de passer son mardi soir. Au chaud avec un verre de vin à se faire une idée de ce que l’on aime ou pas et de ce qu’est l’art de vivre roumain.