Passé le portail délabré et la porte à la peinture écaillée, nous arrivons dans l'atelier de Zoita. Nous prenons un café et dégustons un gogosi bien gras qui fait fondre la grisaille des cœurs. Nous rencontrons une autre élève de Zoita. Chacune se met au travail. Les vielles assiettes en porcelaine fleuries sont chargées de peintures vives. Les pinceaux trempent dans de vieux bocaux aux étiquettes en lambeaux. Puis la couleur attaque le tableau tel que je l'avais laissé la dernière fois. Les aplats clairs se couchent sous les touches de vert et de orange. Je redoute la bourde mais ne peux m'empêcher de casser l'aspect lisse de cette chanteuse de colinde en lui donnant vie dans des couleurs qui chantent cette musique que j'ai gardée en mémoire. Mon pinceau court de la palette au tableau. La chanteuse attrape mon regard. Je me sens bien. Que j'aime ces cours de peinture !
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