Premier arrêt au monastère d'Horezu, berceau du style brancovien. Ce style architectural propre à la Roumanie a été créé par le prince Constantin Brâncoveanu. Son tombeau attend toujours la dépouille de ce prince martyr, décapité à Constantinople avec ses quatre fils en 1714. Mélange de l'art de la Renaissance et du Baroque avec le style byzantin, ce style fait la part belle aux galeries extérieures avec des balustrades ouvragées, aux arcades et aux colonnes et chapiteaux fleuris.
La porte de l'église principale du monastère est en poirier sculpté de mille motifs floraux. A l'intérieur une frise de 365 scènes figure le calendrier orthodoxe. Les lustres viennent de Vienne et de Venise, contrastant harmonieusement avec les splendides peintures murales datant de la fin du XVIIe.
Juste le temps de pousser jusqu'à Polovragi et déjà le soleil décline. Le guide vert nous dit que le village est réputé pour son bois sculpté. En passant nous ne verrons pas d'artisans. Il doit falloir s'arrêter et demander. Au pied d'une montagne comme fendue d'un coup de glaive, le portail sculpté du monastère explique à lui seul la renommée du village. Les derniers rayons du soleil baignent les arbres de l'allée d'une douce lumière. Deux moines passent sous la porte bonhomme. Les fenêtres, la mosaïque centrale et le porche semblent en effet vouloir donner vie à un visage. L'église est en rénovation. Dans une cour, derrière, une autre petite église vire à l'ocre dans le jour finissant. Simplicité touchante d'un intérieur en rondeurs et aux douces couleurs.
La grotte de Baia de Fier ferme à 16h en hiver. Pourtant ce serait la visite idéale à cette heure où la lumière du jour n'inonde plus les monastères. Noir pour noir, autant voir la grotte. Ce sera pour le lendemain. Stalactites, stalagmites, squelettes d'ours et chauve-souris sont au programme de la visite des 650 m de la grotte qui fait 10 km au total.
Une nuit au chaud d'une pension de Târgu Jiu et nous voilà prêts à suivre la perspective ornée des sculptures de Brâncusi. Des bisous à papa sous la Porte des Baisers, beaucoup de cris et de rire en sautant sur les tabourets de la Table du Silence et une longue marche jusqu'à la Colonne Infinie. Nous mangeons des covrige tout chauds, contournons l'église qui casse la perspective de Brâncusi et apprécions enfin les formes simples d'une colonne qui semble soutenir le ciel. Même mon homme pour une fois semble petit.
Vivement le printemps, les arbres aux reflets frais de vert et l'explosion des couleurs des fleurs pour continuer la visite !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire