Oh regardez ! Un petit lapin. Il nous laisse même approcher.
Il est d’ailleurs surprenant qu’il ne soit pas parti en bondissant. Finalement,
le petit agneau ouvre les yeux et redresse un peu la tête. Roulé en boule, seul
dans les herbes, je l’avais pris pour un gros lapin. Nous allons pour le
recueillir mais il n’a pas l’air très en forme. Sa petite queue dressée laisse
voir une zone pas très nette. Aurait-il été abandonné par le troupeau car trop
malade ? Alors que nous nous éloignons, il émet un petit bêlement. Sur le
flanc de la colline en face, un autre bêlement lui répond, plus grave, plus
fort, plus impérieux aussi. La mère et l’agneau s’appellent. Le petit flageole
debout sur ses pattes. Le berger ne bouge pas. Eglantine a pris sa décision.
Nous devons ramener l’agneau auprès de sa mère. Armée d’une fine branche
trouvée un peu avant, elle est aidée d’Olivier pour faire avancer l’agneau vers
sa mère. Tout affolé par cette agitation soudaine, celui-ci ne fait plus un
son. Sa mère ne cesse de l’appeler, inquiète, sans pour autant quitter son
troupeau pour venir chercher son petit. Pourtant nous l’attendons avec beaucoup
d’espoir. Le petit agneau a peur, il est fatigué. Il ne veut plus avancer. Le
berger comprend enfin ce qui se passe. Il avance vers nous, laissant son
troupeau à la garde des chiens, remontant notre colline d’un pas lent, clope au
bec.
L’agneau a deux jours. Il s’était endormi dans l’herbe et le
troupeau l’avait oublié. Le berger l’attrape sans crainte. Il n’est pas du tout
malade. Les filles lui font des petites caresses. Nous le regardons un long
moment alors qu’il a retrouvé sa mère et qu’il tête avec joie, remuant sa
petite queue noire.
Eglantine se réjouit de cette aventure inattendue. Sauver un
agneau le week-end de Pâques, voilà une belle histoire !
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