Je suis sortie me changer les idées. J’ai flâné seule avec mon appareil photo autour de la maison. Quelques heures de soleil avait réchauffé le goudron. La lumière du mois d’août sublimait les rues. Les arbres virent déjà au brun et les feuilles mortes jonchent les trottoirs. J’ai remonté la rue pour acheter un magazine. Le marchand de journaux était encore fermé. Paris sent encore les vacances. Il est encore possible de s’y garer. Les enfants n’ont pas repris le chemin de l’école. Beaucoup de boutiques ont encore les rideaux baissés, laissant parfois apparaître des fresques contemporaines, bombées et colorées. Sur le trottoir un fauteuil abandonné attirait l’attention de son rouge flamboyant. Posé là entre une poubelle et une moto, sous le seul regard d’un panneau de signalisation, il semblait s’être perdu. Moi je l’ai trouvé beau, décadent et décalé.
J’ai laissé mes pas descendre jusqu’à l’église. Les nuages déjà s’amoncelaient au-dessus de son clocher qui domine largement le quartier. Les vieilles rues pavées et les maisons aux toits d’ardoises donnent l’impression d’être dans un village, avec l’épicier au coin de la place, la boulangerie, la brasserie et la pharmacie.
Sur les marches de l’église un type était assis, plongé dans sa lecture, profitant du soleil en fumant sa clope. Le quartier est presque désert. La Flèche d’Or un peu plus bas a l’air aussi abandonnée et sale que les anciens rails de la Petite Ceinture. J’ai monté l’escalier et admiré la vue dégagée sur le quartier. J’avais envie de pousser jusqu’au Père Lachaise mais les nuages noircissaient peu à peu le ciel et je craignais la pluie. J’étais partie légère. Une chatte est venue se frotter à moi. Elle m’a rappelé ma Siyah coincée en Turquie avec ses bébés. Elle me manque du seul fait de ne pouvoir la récupérer avant plusieurs mois. J’ai décidé de rester avec elle et de me promener dans le petit cimetière. Pierres tombales, fleurs, herbes folles, feuilles mortes et marrons préservent une ambiance calme et reposante. Je me suis promenée entre les tombes. Je suis restée jusqu’à que les premières gouttes me poussent vers la maison.
En remontant la rue, je retrouvais l’odeur de la pluie sur le goudron chaud, cette odeur de fin d’été qui annonce déjà l’automne. Envie de prendre un vélib et de traverser la ville sous l’orage annoncé.
J’adore définitivement Paris.
J’adore définitivement Paris.
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