dimanche 18 décembre 2011

Bokeh


Bokeh ou bokek. C’est le flou à l’arrière-plan d’une photo. Ce flou permet de détacher son sujet du fond. Et d’avoir des photos magnifiques. Grâce à mon homme, au Père Noël et à un ami qui va à New-York pour ses vacances, je vais bientôt avoir un objectif Canon 135mm F2 qui me permettra d’obtenir ce flou et de faire des portraits de folie.  A moi les artisans roumains !

Et vive les cours de photo avec Mihai Constantineanu !

samedi 17 décembre 2011

Y a des matins comme ça


Y a des matins comme ça. Où l’on découvre que son bébé a bien grandi puisqu’il dort maintenant dans un grand lit. Où l’on s’enchante d’entendre son aînée s’éclater à lire un livre en entier. Où Olivier se réjouit de lire le premier carnet scolaire d’Eglantine.

Y a des matins comme ça. Avec de la musique qui nous met du soleil dans le cœur. Avec plein de bisous. Avec un chien de Noël qui bouge les oreilles en rythme quand on appuie sur sa patte. Avec le bruit de la vie qui emplit la maison.

Y a des matins comme ça où tout paraît possible et où le monde nous appartient.

Y a des matins comme ça où tout va bien.

Et les matins comme ça, c’est précieux.

jeudi 15 décembre 2011

Si ça pouvait marcher


Je ne suis pas vraiment une militante. Mais je ne peux pas faire la sourde oreille quand l’association Pro. Do. Mo appelle à signer une pétition pour sauver les boulevards Aviatorilor et Kiseleff. Même nouvellement arrivée à Bucarest, j’ai tout de suite apprécié ces grands boulevards bordés d’allées ombragées qui incitent à la promenade. J’ai déjà écrit un billet sur le projet bétonné de les élargir (http://ciboolette.blogspot.com/2011/12/danger-sur-les-boulevards.html).

Aujourd’hui Pro.Do.Mo poursuit son action de sauvegarde en vous proposant de signer une pétition en ligne. Cliquez sur ce lien http://www.change.org/petitions/domnului-ministru-al-culturii-i-patrimoniului-naional-kelemen-hunor-salvai-bulevardele-aviatorilor-i-kiseleff?share_id=NzzFhijApD&

Alors si ça pouvait marcher, pour continuer à flâner le long des ambassades verdoyantes, signez !

Comme des bulles de savons


Centre de Bucarest. Dans une petite impasse il faut pousser la lourde porte métallique du club Control. Graffitis sur les murs, de la Tudor du sol au plafond. Descendre les escaliers pour arriver dans une ambiance underground enfumée. Partager quelques verres (sans alcool, je conduis) avec une copine. Attendre deux heures. Regarder une performance artistique. Voir la salle se remplir. Jeune mais pas hype, le public est venu voir Moonlight Breakfast.

Frêle comme une enfant sage avec sa frange et ses longs cheveux noirs, la chanteuse prend place derrière son micro. Avec elle, trois musiciens. Enfin comme des bulles de savon leur musique éclate dans la salle. Voix fraîche, sons tour à tour rock, électro, disco ou un brin reggae, là une clarinette comme un déjeuner dans l’herbe, ici un mégaphone qui manifeste une musique pleine de cœur et de vigueur.

Nous aurions bien acheté un cd à se passer en boucle pour animer l’hiver. Mais nous n’aurons qu’Internet et youtube pour se refaire un petit déjeuner au clair de lune. Pop !

Et parce que le mégaphone m'a vraiment plu, je partage avec vous cette vidéo toute simple et joyeuse.

Concert de Noël

Comment ne pas se prendre d'affection pour Sylvain, ce prof de piano qui a monté cette année son Académie de Musique grâce à laquelle Eglantine apprend la guitare et le chant. Un grand bonhomme au sourire chaleureux, les lunettes sur le nez, la boule à zéro, la tête en musique et le cœur sur la main. Alors on lui pardonne le concert un peu tard pour des petits bouts qui ont école le lendemain. Après tout il ne reste plus que deux jours avant les vacances.




Et surtout quel plaisir de voir Eglantine, noir en bas, blanc en haut et chapeau de Père Noël sur la tête, chanter une colinda en roumain avec ses amis (l'unique et adorable garçon de la chorale des petits m'oblige à tout mettre au masculin ). Les colinde, ce sont les chants de Noël roumains.


Avec Jeanne


Bon bien sûr après seulement trois mois de travail nous sommes loin des choristes. Mais de la musique, de la joie et de l'entrain, voilà des objectifs déjà bien nobles. "Maman, j'adore chanter" me susurre Eglantine alors qu'elle attend son tour sur les bancs de l'église qui accueille le concert de l'Académie. Avec Yael, Jeanne, Noam, Sonia, Blanche et les autres, la complicité est visible. Impatience désordonnée sur les bancs, application sur la scène. Les petits pères Noël nous ont réjoui.

lundi 12 décembre 2011

Noël avec les ambassadeurs de la rue




Eglantine et Hortense étaient invitées au Noël des Enfants à la Résidence de France aujourd'hui. Elles y ont retrouvé des copines. Forcément. La communauté française de Bucarest a beau être importante, l’école regroupe la plupart des enfants.



Dans le salon orange où trône un magnifique piano à queue, les enfants des rues de Bucarest nous ont offert un spectacle réjouissant, plein de couleurs et de sourires. Tellement loin des égouts qui protègent leurs nuits. PARADA résonne dans les cœurs de nos enfants choyés. Rythmes entraînants pour de jeunes artistes plein de prouesses, plein de promesses.



Le buffet offert ensuite par l’Ambassade devait sembler bien surréaliste.




Hortense a tout de suite repéré le chemin de la cuisine. Et Eglantine a comme toujours eu les yeux plus gros que le ventre. Tous ces plats colorés lui font envie mais elle n’en mange finalement qu’un tout petit peu.



Elles étaient heureuses. Moi aussi avec elles. Un beau moment toutes les trois. Merci PARADA. Merci l’Ambassade !

Je vous laisse regarder ces quelques vidéos du spectacle.











dimanche 11 décembre 2011

Goûter de Noël

 Pour le marché de Noël de l'école, les enfants avaient préparé des mendiants en chocolat. Eglantine avait été très triste que je mange le dernier alors qu'elle n'en avait eu qu'un seul du paquet que j'avais acheté. Je lui avait donc promis que nous en referions.

Quelle meilleure occasion qu'un goûter de Noël avec des amis ? Sous la direction d'Eglantine j'ai fait fondre le chocolat. Puis ma petite chef a étalé le chocolat et semé des fruits secs de toutes les couleurs avant que je les mettent à refroidir dans le congélateur.

Un beau succès auprès des parents et des enfants. Au milieu de toutes les gourmandises que nous avions tous préparé.


Quelques petits cadeaux sous le sapin, des déguisements et beaucoup d'imagination pour les enfants.
Du vin chaud et un bon moment tous ensemble pour les parents.

Tout le monde est content.
Surtout Hortense qui a dévoré sans modération tous ces petits plaisirs de Noël.

Contes et cuisine

Samedi. Journée Institut Français avec les contes puis la cuisine. Eglantine a adoré préparer une bûche au chocolat avec Philippe Dupré (restaurant Ici et Là).
Côté contes, elle continue de travailler sur son histoire de dragon. Alina Darian avait amené des marionnettes pour que les enfants commencent à mettre en scène leurs histoires. Suite et fin samedi prochain.

jeudi 8 décembre 2011

Emotion en fils d’or


S’il ne fallait retenir qu’un seul mot du vernissage de l’exposition "Les Manufactures des Gobelins : quatre siècles de créations – Tapisseries royales (1600-1800)" au MNAR de Bucarest ce soir, ce serait sans hésiter  émotion.

Emotion des organisateurs d’une part. Devant l’extraordinaire opportunité d’exposer des chefs d’œuvre dont l’immensité s’accorde généralement assez mal aux petites salles des musées européens.
Emotion du public surtout, devant l’incroyable beauté, la délicatesse, la finesse, la justesse du travail minutieux, un peu fou finalement, d’une institution qui perdure depuis quatre cents ans. Histoire de France, histoire de l’art, fils de laine et de soie rehaussés d’or. Aussi belles soient les photographie, ces tapisseries ne révèlent tous leurs trésors qu’en face-à-face. A nous d’imaginer ces rois et ces reines qui y ont plongé leurs regards, des siècles avant les nôtres.

C’est jusqu’au 26 février, prenez le temps d’y aller. Vous serez subjugués !

N'oubliez pas la partie contemporaine "Le renouveau de la tapisserie contemporaine, de 1950 à nos jours" exposée au MNAC.

mercredi 7 décembre 2011

Moonlight Breakfast


Un peu HS par une petite maladie sournoise, abandonnée par mon homme parti passer quelques jours en Turquie, me voilà devant mon pc à découvrir la Roumanie du net. Une chanteuse criblée de dette, l’euthanasie des chiens errants, les problèmes de parking à Bucarest, la nécessité de mettre en valeur la ville, les ampoules écolos des illuminations de Noël, éclectisme des ondes numériques. Petit passage sur facebook et je découvre Moonlight Breakfast avec Karianne. Comme son nom ne l’indique pas, ce groupe est originaire de Bucarest.

Ce soir un autre regard passera aussi par la musique. Parce que ça swingue plus que la nuit froide. Et que c'est aussi ça la Roumanie !

La multi ani Hortense !

Je récupère Eglantine après son cours de guitare à 17h et le prof me dit que ça a été difficile. Eglantine n'avait pas la tête à ses cordes. Trop pressée de rentrer pour fêter enfin l'anniversaire de sa petite sœur !

De la musique pour danser, une table colorée pour goûter, des gâteaux pour le sucré et une grosse bougie à souffler. Hortense a adoré être la reine de la fête et a bien soufflé sa bougie.

Danger sur les boulevards !


J’étais en train de préparer un article sur une association de sauvegarde du patrimoine roumain, Pro Patrimonio (le site est aussi lisible en français) quand le téléphone a sonné. C’était mon amie Rodica. J’en profitais pour lui redemander le nom de l’association de sa sœur qui défend aussi le patrimoine roumain. Je l’avais rencontrée lorsque j’avais accompagné Rodica à une exposition de photos pour sensibiliser la population bucarestoise aux richesses qui l’entourent.

L’association s’appelle Pro Do Mo (association de Protection et Documentation des Monuments et du patrimoine de Roumanie). Et elle se bat actuellement contre la destruction annoncée de la promenade verte des boulevards Aviatorilor et Kiseleff. En effet la ville souhaite couper les arbres pour élargir les boulevards (qui ont déjà deux fois trois voies) et faire des tunnels sous les grands carrefours.

Ou comment détruire l’âme d’un quartier pour un kilomètre où les grosses Mercedes roulent déjà à toute vitesse alors que la limitation en ville est de 50 km/h.

Faites passer l’info pour que la mobilisation sauve ces magnifiques boulevards !

www.prodomo.org

mardi 6 décembre 2011

Le p'tit apéro du mardi

Petit apéro au saucisson de canard et fromages français (merci lafourchette.ro) au James Joyce ce soir. Premier mardi du mois, c'est l'apéro afb. Cuzina nous a fait une superbe performance Kaleidoscope. Et moi j'ai papoté avec Andreea. Petite soirée sympa. Rentrée même pas tard.

Dan Coma - Photos tout cuir












PARADA – Rue de la Joie

« Un nez rouge contre l’indifférence », tel est le slogan qui revient sur les brochures de PARADA, Strada Bucur n°23, Bucarest. Strada Bucur c’est la Rue de la Joie. Sous ce nom joyeux qui évoque des parades colorées se cache une réalité bien misérable, celle des enfants des rues de Bucarest.

Ils sont un millier à vivre dans les rues de la capitale roumaine. L’été ils dorment dans les parcs. L’hiver ils ne trouvent un refuge contre le froid rigoureux que dans les égouts de Bucarest, le long des canalisations d’eau chaude. Triste conséquence de la politique nataliste de Ceaucescu, ils ont à leur tour des enfants aujourd’hui. Cette deuxième génération, comme la première, vit dans l’indifférence des  pouvoirs publics, sans papiers et sans aide. Hygiène, santé, alimentation, tout est un combat.

Un combat que Miloud Oukili a fait sien quand il rencontre ces enfants en 1992. Ce clown franco-algérien utilise le nez rouge et les balles de jonglage pour se lier à ces enfants marginalisés avec qui il monte un spectacle.  Afin de pérenniser et systématiser cette expérience, il crée PARADA en 1996. Depuis 15 ans, PARADA utilise le cirque social comme outil de réinsertion : ludique et pédagogique, il permet d’engager une relation structurée avec les enfants, fondée sur la discipline, l’exigence artistique et l’autonomie.

En plus du programme artistique originel, PARADA c’est aujourd’hui un centre de jour, espace de vie et d’accueil, une unité mobile nocturne, Caravana, et un accompagnement psycho-social et éducationnel. Ce sont des hommes et des femmes qui se dévouent à cette cause. Ce sont des enfants, des bébés parfois avec cette deuxième génération qui arrive. Ce sont les anciens qui parfois continuent de venir.

Et en ce moment PARADA c’est une expo des photos de Gabriel Loisy à l’Institut Français de Bucarest, jusqu’au 10 décembre. Les photos présentées sont volontairement positives, avec des sourires, les coulisses et les spectacles. Pour montrer l’action de PARADA et l’espoir qu’elle représente.


L’ensemble des clichés de Gabriel Loisy a été réuni dans un livre intitulé « Strada Bucur ». Les vêtements trop légers, les bouches d’égout, les visages durs, la saleté, la drogue. La triste réalité de ces enfants à qui rien n’est épargné.

A voir également, le film PA-RA-DA qui raconte l'histoire de Miloud. Il y a eu quelques projections et on peut en espérer de nouvelles. Personnellement j'ai acheté le DVD. Les échos parlent d'un très beau film mais dont le sujet appelle des images difficiles. Du coup je dois avouer que je ne l'ai pas encore regardé.


Pour en savoir plus sur les actions de cette ONG, pour les aider ou simplement pour les contacter, je vous recommande la visite de leur site, complet et très bien fait : www.paradaromania.ro.

Roumanie, un autre regard

Voilà une idée originale. Une campagne de promotion en libre affichage. Sur le site deceiubescromania.gandul.info vous pouvez télécharger cinq affiches, disponibles dans de nombreuses langues, qui mettent en avant une autre image de la Roumanie par des Roumains qui ont marqué le monde.

A vous, à nous maintenant d'imprimer, placarder, réseaux-socialiser ou bloguer ces affiches ! Pour apporter un autre regard sur la Roumanie.

Déjà lepetitjournal.com  cite le cas  de "l'ambassadeur roumain à l'ONU (qui) en a ainsi recouvert les portes du siège de l'ONU à New York, à l'occasion du 1er décembre."













lundi 5 décembre 2011

Saint Nicolas, la suite

Olivier rentre alors qu'Eglantine est couchée. Il monte la voir. "Ha papa c'est toi ? Je croyais que c'était Saint Nicolas !".

Avant de dormir elle a frotté ses bottes et les a mises dehors pour que Saint Nicolas n'ait pas de difficultés à rentrer dans la maison.

Je sens que demain elle va se réveiller tôt...

Pour les vivants et les morts

A côté des églises roumaines se trouvent des petites maisons où brûlent de fines bougies. Elles sont allumées à l'intention des vivants, vii, ou des morts, morti, par ceux qui veulent leur apporter un peu de lumière divine.

Pour moi c'est une belle curiosité qui appelle à la méditation de ces vies passées ou présentes réunies dans des boîtes, de ces pensées regroupées, de ces mondes parallèles de la vie et de la mort qui se côtoient de si près.

Deux ans !


Deux ans. Un beau sourire. La fin des voyages en avion sur les genoux de maman. La dernière année avant l’école. Plein de mots nouveaux. Un sacré caractère. Beaucoup de curiosité. Des yeux coquins. Une préférence très nette pour le sucré. Deux supers amis, Louise et Sacha. Un beau cheval à bascule. Une grande chambre. Une super nounou.
Et surtout beaucoup d’amour.

Bon anniversaire mon Hortense !

Saint Nicolas

Ce soir les enfants vont bien nettoyer leurs bottes. Les plus sages espèreront y trouver des sucreries. Les turbulents savent qu'il n'y aura qu'un bâton. La jeune femme célibataire quant à elle glissera du basilic sous son oreiller pour voir dans ses rêves son futur époux. Demain les Nicolas inviteront famille et amis à partager leur journée. Et pour tous les Roumains ce sera l'occasion de s'offrir chocolats et bonbons.

Et moi je file acheter de quoi remplir les bottes de mes doudous.

Olténie automnale

Sortir de Bucarest quelques jours. Filer vers l'Olténie voisine.

Premier arrêt au monastère d'Horezu, berceau du style brancovien. Ce style architectural propre à la Roumanie a été créé par le prince Constantin Brâncoveanu. Son tombeau attend toujours la dépouille de ce prince martyr, décapité à Constantinople avec ses quatre fils en 1714. Mélange de l'art de la Renaissance et du Baroque avec le style byzantin, ce style fait la part belle aux galeries extérieures avec des balustrades ouvragées, aux arcades et aux colonnes et chapiteaux fleuris.
La porte de l'église principale du monastère est en poirier sculpté de mille motifs floraux. A l'intérieur une frise de 365 scènes figure le calendrier orthodoxe. Les lustres viennent de Vienne et de Venise, contrastant harmonieusement avec les splendides peintures murales datant de la fin du XVIIe.


Juste le temps de pousser jusqu'à Polovragi et déjà le soleil décline. Le guide vert nous dit que le village est réputé pour son bois sculpté. En passant nous ne verrons pas d'artisans. Il doit falloir s'arrêter et demander. Au pied d'une montagne comme fendue d'un coup de glaive, le portail sculpté du monastère explique à lui seul la renommée du village. Les derniers rayons du soleil baignent les arbres de l'allée d'une douce lumière. Deux moines passent sous la porte bonhomme. Les fenêtres, la mosaïque centrale et le porche semblent en effet vouloir donner vie à un visage. L'église est en rénovation. Dans une cour, derrière, une autre petite église vire à l'ocre dans le jour finissant. Simplicité touchante d'un intérieur en rondeurs et aux douces couleurs.


La grotte de Baia de Fier ferme à 16h en hiver. Pourtant ce serait la visite idéale à cette heure où la lumière du jour n'inonde plus les monastères. Noir pour noir, autant voir la grotte. Ce sera pour le lendemain. Stalactites, stalagmites, squelettes d'ours et chauve-souris sont au programme de la visite des 650 m de la grotte qui fait 10 km au total.

Une nuit au chaud d'une pension de Târgu Jiu et nous voilà prêts à suivre la perspective ornée des sculptures de Brâncusi. Des bisous à papa sous la Porte des Baisers, beaucoup de cris et de rire en sautant sur les tabourets de la Table du Silence et une longue marche jusqu'à la Colonne Infinie. Nous mangeons des covrige tout chauds, contournons l'église qui casse la perspective de Brâncusi et apprécions enfin les formes simples d'une colonne qui semble soutenir le ciel. Même mon homme pour une fois semble petit.


Vivement le printemps, les arbres aux reflets frais de vert et l'explosion des couleurs des fleurs pour continuer la visite !

jeudi 1 décembre 2011

1er décembre


Alors qu'avait lieu le défilé militaire à l'occasion de la fête nationale roumaine, nous avons repoussé d'une journée notre départ vers Targu Jiu pour nous reposer. L'occasion de finir les décorations de Noël, brûler la bougie de l'avent et ouvrir la première case du calendrier qu'Olivier a ramenés d'Autriche.
Une petite journée en famille avec le sourire du soleil. Les filles ont apprécié !


mercredi 30 novembre 2011

Papa bun

J'ai mis un clafouti à cuire.

Quand elle rentre du parc avec Elena, Hortense voit le gâteau dans le four. Elle va immédiatement prendre une petite cuillère. "Goûter ! Goûter !"
Elle me montre son bavoir. La voilà bien équipée qui monte la garde devant la cuisinière.

"Là papa bun !"
Papa bun en roumain c'est pour dire que la nourriture est bonne. Un joli mélange de français et de roumain pour dire que c'est là que ça se passe quand on aime bien manger !

mardi 29 novembre 2011

Entre le cuir et le rêve

Un show-room ? Certainement. Un musée ? Un peu. Un cabinet de curiosité ? Dans l’esprit.

Nous sommes chez Dan Coma.

Nous poussons la porte et déjà nous entrons dans un autre monde. Un petit chien blanc nous accueille dans la bonne humeur. Sur le mur, des objets traditionnels roumains. Passé l’entrée, des robes de soirée à l’élégance extravagante nous font miroiter un univers onirique plein de fantaisie. Dans la salle principale une grande table centrale invite à faire le tour de la pièce. Sacs et chaussures aux formes et couleurs variées attendent sagement de prendre vie avec les clientes de ce célèbre maroquinier bucarestois.

Gros canapés, chauffeuses et fauteuils au charme ancien appellent à s’installer pour essayer des chaussures de cendrillon ou des bottes en brocard à talons vertigineux. Ouvrez le tiroir de la vieille commode et vous trouverez une collection de ballerines de toutes les couleurs. Cette petite paire noire et rose, douce comme une soirée en amoureux, m’a beaucoup plu.

Dans l’escalier, des robes de mariée. Là de petites tables bottées de bronze. Et partout une collection de poupées Jumeau. Car elles sont habillées et chaussées à la mode de leur époque, dans un travail soigné avec des matériaux de qualité. Dan Coma y trouve une source d’inspiration incroyable. Cet endroit respire la quiétude, baigné d’une douce lumière automnale, comme suspendu dans le temps. Et déjà on se verrait bien avec ce sac en cuir vert foncé dont l’intérieur en fourrure rouge nous attire comme un aimant. Ou ce noir plus sobre avec ses anses camel, so chic. Ou l’extravagant du brillant, le tout-fourrure pour l’hiver, la petite pochette colorée… Voir, toucher, rêver.

Les premiers groupes sont remontés des ateliers en sous-sol. C’est notre tour. Nous ne sommes que quatre. Comme une visite privée. De vieilles photos de Bucarest. « Regardez comme les femmes étaient bien habillées ! » Un uniforme de majordome du Roi Michel. De vieux casques. C’est une plongée dans l’histoire de la Roumanie qui nous mène jusque dans cette pièce où les cuirs de vache, d’autruche, de serpent ou de crocodile sortent leurs couleurs de tous les coins.

Pour moi la pièce maîtresse est cette presse du XIXe siècle qui sert toujours à sculpter des dessins en relief dans le cuir. La plaque de métal est gravée. C’est elle qui imprimera son motif au cuir, coincée dans les mâchoires de la presse aujourd’hui chauffée à l’électricité. Avant elle fonctionnait avec un système de vapeur. Quatre tonnes de pression. Un travail magnifique.

L’incroyable douceur du chinchilla. La souplesse de cette peau de serpent entièrement découpée puis recousue sur du tissu pour recréer le mouvement d’un serpent. Les picots laissés par les plumes de l’autruche. Et ma main qui toujours se promène. L’odeur chaude du cuir. Les piles de semelles. Le bruit de la machine à coudre dans la pièce voisine. Mes sens sont en éveil.

Dan Coma est un artiste.
Il a commencé en travaillant pour le théâtre. Et puis un jour, à Lyon, il tirait un bout de passementerie pour le regarder. A l’autre bout un homme tirait aussi. Ils se sont présentés. L’homme est venu le voir à Bucarest. Avec lui Dan a eu sa première commande à l’étranger. Une pièce en costume du XVIIIe siècle au Théâtre du Capitole à Toulouse.

Il a fallu partir. Mais j’y retournerai la semaine prochaine. Bien obligée ! J’avais oublié de remettre la carte SD dans mon appareil photo…

mercredi 23 novembre 2011

Des éprouvettes à la verrerie d'art

Adrian System réalise traditionnellement de la verrerie en Pyrex pour les laboratoires. Eprouvettes, fioles ou bécher naissent sous les mains agiles d'ouvriers qualifiés. Mais la Chine et sa main d’œuvre bon marché a changé la donne. Les propriétaires se sont donc lacés dans la verrerie d'art... en Pyrex. Bon, il y a beaucoup de kitch mais aussi de belles trouvailles : décorations de Noël, salières et poivrières design, petites carafes de alambiquées ou des flacons pour l'huile et le vinaigre comme des bulles de savons. Car en plus de leurs propres idées, Adrian System travaille aujourd'hui avec de jeunes designers, notamment français, qui profitent des qualités du Pyrex pour créer des objets au design futuriste mais à la solidité éprouvée. Quand en plus c'est beau, on en redemande !

Le bonne idée ? On peut devenir soi-même une graine de styliste en faisant réaliser par Adrian System l'objet de ses rêves pour un prix léger comme du verre Pyrex !