jeudi 29 septembre 2011

100% RO

J’ai décousu, épinglé, coupé du tissu. J’ai recouvert du sol aux murs en passant par les meubles une pièce qui sera dédiée à la blancheur de la robe de mariée. J’ai réglé le mannequin. 1,75m de l’épaule au sol, je me suis sentie bien petite. J’ai consciencieusement déchiré, scotché et épinglé la toile blanche sur laquelle nous marcherons désormais pieds nus.

Puis j’ai pris une vielle éponge bleue, des serviettes élimées et un seau d’eau tiède. Je me suis installée sur le lave-linge dans la buanderie pour nettoyer efficacement mais avec délicatesse le cuir ciselé au laser qui prendra place dans la collection de 100% RO.

Sous les toits de la résidence de l’ambassadeur ce projet 100% roumain est en train de prendre forme au milieu des photos des artisans, des mannequins, des rouleaux de tissu, des livres et des esquisses. Les douces poutres blanches voient se monter une collection de haute couture entièrement réalisée à partir de l’artisanat roumain. Détourné de sa fonction première, il est sublimé par le travail de Philippe Guilet.

Séance photo lundi et mardi, défilé à Bucarest le 27 octobre avant le défilé au Grand Palais à Paris en novembre, le travail s’accumule dans l’urgence du bouclage. Les petites mains de l’afb ont été appelées à la rescousse. Elles seront normalement soutenues par les associations de réinsertion par la couture qu’elles aident toute l’année (Valentina, Second Chance). Plus que des amatrices de bonne volonté, ces professionnelles seront efficaces et gagneront ainsi l’argent dont elles ont tant besoin.

J’avais un peu peur de ne pas être à la hauteur. Je ne suis pas très douée en couture à la main. Finalement j’ai accompli des tâches dans mes cordes. Et dès demain je change de registre. Je vais rédiger la description de chacune des tenues pour le dossier de presse qui sera distribué en même temps que le défilé. Il s’agit d’expliquer chaque pièce avec poésie et justesse afin que le rêve de la collection se retrouve dans les mots, tout en permettant de reconnaître la tenue sans équivoque.

Un beau défi qui me motive et m’enthousiasme. L’occasion de vous faire partager un nouvel univers, une nouvelle expérience et l’artisanat de la Roumanie !

mardi 27 septembre 2011

Le marché de Noël de l'afb

Pour ceux qui n'ont pas suivi, l'afb est l'association francophone de Bucarest. Un trésor de bons plans et d'informations quand on arrive. L'occasion de faire des rencontres, comme Cornélia, Chantal et Liliana, un peu bohèmes, tellement chaleureuses, enrôleuses de bonnes volonté pour l'atelier de l'afb. Là il s'agit de produire en quantité des plateaux et boîtes peintes à vendre au marché de Noël qu'organise Cornélia fin novembre.

Les fonds récoltés permettent d'aider des associations roumaines dont j'aurais certainement l'occasion de vous parler plus tard. Un peu de patience.

En attendant je passe sous silence mon premier plateau que je suis toujours en train de rattraper (vraiment pas satisfaite) pour vous montrer cette petite boîte en bois et le cache-théière que je vais décliner en différents coloris.

Une bonne occasion de reprendre pied dans mon atelier...



dimanche 25 septembre 2011

Hanul Manuc



Hanul Manuc est un ancien caravansérail construit par les Ottomans il y a plusieurs siècles. Il est toujours aujourd’hui la propriété d’un prince roumain qui le loue à un Turc qui y tient un grand café-restaurant-futur hôtel. Le ciel a eu du mal à se dégager ce matin lors du brunch très privé que nous sommes venus partager avec des amis turcs qui travaillent aussi chez Renault. Ce brunch est préparé spécialement à leur attention sur leur demande. Olives, thé, fromages turcs, sucuk, salam et jus d’orange frais nous rappellent la Turquie. Hortense, encore bien enrhumée et fatiguée de son mauvais sommeil du week-end, dévore des yeux et de la bouche ces produits qu’elle apprécie. Eglantine joue joyeusement en turc avec les autres enfants.

Et pourtant juste derrière une église orthodoxe résonne des chants grégoriens, kidnappant Chantal pour son plus grand plaisir. Bucarest ville pluriculturelle.

Au fil de la ville

D'aucuns trouvent ça laid. Pour moi cet enchevêtrement de fils le long des poteaux électriques a quelque chose de poétique. Comme la révélation de l'enchevêtrement de toutes ces vies qui se croisent dans une grande ville. Comme le progrès qui s'accumule soudainement sans être totalement assimilé, les fils s'additionnent, striant le haut des rues sur parfois plusieurs mètres de hauteur. Impressionnant.

Emportée par l'Orchestre National de France

Sala Palatului. Toujours aussi années 70, pas très jolie. Sur scène, un style complètement différent de la dernière fois. L’Orchestre National de France nous a proposé un programme harmonieux et varié.

Entrée en matière avec l’Apprenti sorcier de Paul Dukas. De la magie, de l’enchantement et un peu de Disney qui me revient.

Ensuite, découverte de Georges Enescu avec sa Symphonie concertante pour violoncelle et orchestre en si mineur op.8 que j’ai trouvée plutôt déconcertante. Comme un matin dans une ville enneigée. Mélancolie violoncellique où un vent de printemps passe comme une jeune femme qui égaye le blanc cotonneux de la neige. La soliste est coréenne. Le violoncelle d’Han-Na Chang fait partie d’elle. Elle finira le concert en nage. Très belle prestation où le violoncelle arrive à ne pas se faire écraser par l’orchestre.

Après l’entracte, Ibéria de Claude Debussy. J’ai été enthousiasmée par le style hispanisant avec les castagnettes et les violoncellistes prenant leurs instruments comme des guitares.

Mais le clou du spectacle fût incontestablement le Boléro de Ravel. Presque inaudible, la musique entêtante finit par nous assourdir sans jamais nous laisser sur le bord du chemin. On en redemande.

Après dix minutes d’applaudissements fournis, l’orchestre nous offrira un deuxième final éclatant avec le Carmen de Georges Bizet.

Et si nos sièges au quatrième rang complètement excentrés ne nous ont pas permis de profiter d’une vue d’ensemble sur l’orchestre, ils nous ont permis de jouir du spectacle du chef d’orchestre Daniele Gatti. Je ne savais pas qu’il était italien avant de chercher sur internet mais j’ai tout de suite senti le sud en lui. Bien sûr la gestuelle des mains fait partie de son travail. Mais on sentait dans sa proximité avec les musiciens, dans sa façon de les guider par des sourires et des grimaces tout le côté méditerranéen de sa personnalité.

Ce concert était le dernier du festival. Prochaine édition dans deux ans. En attendant la vie culturelle de Bucarest semble très riche. A nous de sauter dedans !

La Mosaïque de Second Chance

Mardi dernier, un nom revenait sur toutes les lèvres. Cosmina. Elle est à l'origine de l'association Second Chance. Cette association s'est donné pour but d'aider des femmes en difficulté grâce un atelier de création d'objets artisanaux. Mosaïque, déguisements pour les enfants, peinture sur bois, couture, les objets proposés à la vente sont tous très beaux, bien finis, colorés, très frais comme dirait mon ami Nabil.

Mardi dernier cependant Cosmina n'était pas là pour accueillir le groupe de l'afb venu participer à un atelier mosaïque. Je n'ai donc pas pu faire sa connaissance. Mais sa maman et six femmes de Second Chance nous attendaient dans la petite maison de Berceni (commune de Prahova, près de Ploiesti, au nord de Bucarest) qui abrite l'association. Derrière une haute barrière en bois vert, les créations avaient été exposées dans la cour pour que nous les admirions, nous en inspirions et éventuellement les achetions. J'ai craqué pour un grand bol en bois peint. Plein d'idées cadeaux en perspective.

A l'intérieur, le couvert avait été dressé avec simplicité et raffinement sur une première table. Au fond de la pièce, des tesselles de céramiques étaient disposées au centre d'un spacieux plan de travail. La maman de Cosmina nous a présenté une à une les femmes de Second Chance, venues ce jour-là pour nous guider dans nos travaux. Je n'ai pas retenu les noms mais les situations de chacune étaient difficiles et elles trouvaient toutes en Second Chance l'occasion de rebondir. Celle qui doit payer le traitement de son mari malade. Celle qui vient de divorcer et doit subvenir seule aux besoins de sa fille. L'étudiante qui a du mal à joindre les deux bouts. Celle qui vient de se retrouver au chômage. Annick traduisait au fur et à mesure leurs propos. Pour moi le prénom de Cosmina ressortait de ce flot de roumain comme une bouée dans la tempête.

Une fois finis le thé ou le café et les délicieux gâteaux qu'elles nous avaient préparés, nous nous sommes mises au travail. J'ai choisi comme support un vide-poche carré et comme motif un dessin floral dans un des livres mis à notre dispositions. Nous avions chacune l'aide d'une de ces femmes pour commencer notre travail. Elles nous préparaient les tesselles au fur et à mesure de nos besoins, veillaient à ce que nous réussissions leur mise en place et, comme une matinée passe trop vite pour finir ce genre d'ouvrage, elles terminerons nos objets, disposant les dernières tesselles pour certains, posant l'enduit pour chacun.

Pour finir nous sommes passées à table. Le soleil pénétrait paisiblement par la fenêtre, accompagnant une très bonne soupe et surtout la savoureuse Zacusca aux champignons, une sorte de purée à base d'aubergines, de tomates, d'oignons et de champignons. Premiers plaisirs culinaires de Roumanie.

Grâce à ces ateliers, ces femmes font connaître leur travail et sensibilisent les étrangers à leur situation difficile. Moi j'y ai découvert un peu de Roumanie, beaucoup d'humanité, l'art de la mosaïque et l'envie d'en savoir plus.

Pêle-mêle


Ce long silence sur le blog n’est en rien à l’image de notre vie ici. Visites, rencontres, ateliers, école, devoirs, promenades au parc, inscriptions diverses pour Eglantine, cours de roumain pour moi, chaque jour apporte des occasions de découvrir Bucarest et d’y prendre nos premières marques.

Eglantine va participer à la chorale de l’école, avoir des cours de guitare, de danse moderne jazz et de tennis. Trop ? Peut-être. Il sera toujours temps d’ajuster par la suite. Mais l’école finit à 15h, sans compter le mercredi-après-midi libre. Pour le moment l’été indien autorise les promenades quotidiennes au parc Herastrau où les aires de jeux permettent de se défouler. Qu’en sera-t-il une fois arrivés le mauvais temps, le froid et la nuit qui tombe tôt ? Eglantine est une petite fille énergique, curieuse et enthousiaste. Qu’elle profite donc de tout ce temps libre sans rester enfermée à la maison !

Hortense quant à elle a bien trouvé son rythme. Elle a enfin décalé sa sieste du matin à l’après-midi, adore le bain du soir avec sa sœur et s’illumine toujours à la vue d’Elena. Elle a toutefois du mal à accepter l’idée qu’il faille attendre son arrivée pour pouvoir aller au parc. Et chaque matin, après que nous ayons déposé Eglantine à l’école à 8h30, elle refuse invariablement de rentrer à la maison. Si elle est dans sa poussette, elle s’y accroche pour ne pas que je l’en sorte. Si elle marche à côté de moi, elle se met à pleurer dès que j’ouvre le portail et je dois la rentrer à son corps défendant. Quand Elena passe la porte à 9h, Hortense est prête à partir.
Pour le moment, elle rencontre suffisamment d’enfants au parc pour que je ne sente pas le besoin de la mettre en crèche. Je pense que nous attendrons ses deux ans et l’arrivée de l’hiver.

Olivier quant à lui court entre les différents sites de Renault en Roumanie, passant deux jours par semaine à Pitesti. Il semble trouver son rythme. A l’heure où j’écris il est parti taper quelques balles au Club Diplomatic, un six trous de l’autre côté du lac. Même s’il est petit, ce golf devrait lui permettre de s’aérer régulièrement l’esprit et le corps (sauf que le temps que je termine ce billet, il est revenu et m’explique que c’est vraiment cher et pas terrible. Du coup il regarde du côté de la Bulgarie voisinne).

Pour ma part j’oscille entre excitation et grosse fatigue, l’une expliquant certainement l’autre. L’afb et l’école me font rencontrer beaucoup d’autres femmes, de nombreuses nationalités. Grâce aux rencontres au parc et au travail d’Olivier, Eglantine et moi trouvons par exemple l’occasion de pratiquer notre turc. J’ai commencé mes cours de roumain vendredi. Le portugais et le turc se mélangent à cette nouvelle langue, la rendant familière, alors que la grammaire a l’air aussi tordue que la française.

Mon atelier nécessite encore quelques ajustements mais je peux déjà y travailler. Je découvre ici de nouvelles techniques comme la mosaïque et la pâte Fimo, que j’avais envie de travailler depuis longtemps. Les cours de photo me tentent aussi et j’ai entendu parler d’un atelier de peinture en roumain qui me fait envie. Une artiste roumaine dans un appartement d’un ancien bloc communiste comme Bucarest en est pleine, j’ai hâte de voir ça. Je saute sur toutes les occasions de découvrir la Roumanie, et pas forcément celle des Français.

Mais j’avoue que j’ai apprécié trouver un coiffeur français à qui j’ai pu expliquer avec moult mots et de vraies phrases ce dont j’avais envie. Une première depuis bien des années. Franchement reposant. Résultat probant.

Enfin le fait notable de ces dix derniers jours est l’arrivée de ma nouvelle voiture. Un Duster tout neuf qui fait mon bonheur et m’ouvre littéralement les routes de la Roumanie. L’aéroport n’est pas loin, la chambre d’amis largement utilisable accueille déjà Chantoune venue passer une dizaine de jours avec nous. Je pourrais donc venir vous chercher à l’aéroport lors de vos prochaines visites chez nous.

mardi 13 septembre 2011

Buna ziua* !

Hortense parle roumain, mange toute seule et passe son temps à jouer dans le parc proche de la maison. Eglantine lit et écrit ses premiers mots et phrases. Elle aime apprendre. Elle me rapporte ses premières expressions en roumain comme des trésors cachés qu'elle me fait découvrir. Et quand nous rentrons à vélo de chez son amie Yaël, nous crions à tue-tête "Buna ziua"* aux gardes privés de notre quartier huppé.

*Bonjour

vendredi 9 septembre 2011

Notre home sweet home

Au festival George Enescu

Attendre la fin de ma première réunion de classe qui justement n’en finit pas pour enfiler en vitesse une jolie robe et des chaussures habillées. Le taxi est déjà en bas. Il connait Bucarest comme sa poche, défie le trafic, contourne les embouteillages et nous sommes juste à l’heure pour le concert du London Symphony Orchestra à la Sala Mare e Palatului.

 

Nous avons la chance d’arriver à Bucarest alors que le festival George Enescu bat son plein. Tous les deux ans la ville vibre pendant trois semaines au rythme de la musique classique grâce aux plus grands orchestres et aux meilleurs solistes du monde entier. L’occasion pour moi de découvrir George Enescu. Je ne connaissais pas ce violoniste roumain virtuose dont la renommée a largement traversé les frontières et les océans au début du XXe siècle. A travers ce festival la Roumanie rend hommage à cet homme qui l’a portée en étendard de son œuvre, n’oubliant jamais ses racines dans son travail de musicien, de compositeur et de pédagogue.

 

Grâce à Dacia qui est partenaire de l’évènement, nous avons assisté à un superbe concert, notamment la première partie. Vêtue d’une robe rouge éclatante laissant apparaître ses épaules menues, la soliste Nicola Benedetti a illuminé la scène de son sourire lorsqu’elle est arrivée avec le chef d’orchestre roumain Horia Andreescu. Aussi frêle que son violon, elle vit la musique qu’elle joue, fait corps avec son instrument pour en tirer des mélodies incroyables, et semble habitée d’une intensité musicale divine qui fait oublier toute la technique que représente sa performance. A seulement 24 ans, cette écossaise d’origine italienne nous a emportés dans son énergie et sa grâce. 

 

La deuxième partie s’écoutait comme on regarde un film. En fermant les yeux mon esprit était emporté par l’amour contrarié de deux amants que j’imaginais paisibles dans un lieu champêtre et secret. Découverts, je  voyais la meute à cheval qui les poursuivait. Je tombais avec eux, j’espérais la paix, je décelais la blessure et la fin tragique où la mort sera vite oubliée par ce monde qui continue de vivre coûte que coûte. L’orchestre était grandiose, la technique parfaite et les instruments parfois originaux, comme cet assortiment de cloches à vache.


Le 25 septembre nous assisterons à un nouveau concert. J’ai hâte.

Vers de nouveaux horizons

Sortir de la maison. Enfin ! Et pas pour aller au supermarché cette fois. Non, je me suis rendue au café des nouveaux arrivés de l’afb, l’Association des Français de Bucarest. Troisième expat, je sais que je préfère profiter du vécu de ceux qui sont arrivés avant moi pour mieux appréhender ce nouveau pays et cette nouvelle vie.

 

Covoiturage jusqu’au centre-ville. Voiture de filles. A Bucarest depuis quatre ans, la conductrice nous fait part de son expérience : au volant les Roumains sont machos, ils roulent vite, la plus grosse voiture a la priorité, la plus grosse rue a la priorité, pneus neige obligatoires en hiver sous peine d’amende, se garer est un véritable casse-tête… Finalement, à part les pneus neige et les parkings, rien de très effrayant après la Turquie. Normalement je pourrais vous livrer mes premières impressions personnelles d’ici quelques jours. En cherchant un peu Olivier a réussi à me dégoter une voiture plus rapidement que prévu. Bon, elle sera marron au lieu de blanche, mais elle a l’immense avantage d’être disponible la semaine prochaine !

 

Nous nous garons sur le Bulevardul General Gheorghe Magheru, non loin de la Piata Romana. Des perles d’architecture se cachent au milieu de bâtiments sans intérêt. Mon œil n’est pas encore habitué aux codes de la ville et tout me semble assez incohérent. Mon regard est vite attiré par une grosse sculpture. Une arche de Noé dans le style des livres pour enfant. Derrière, un long banc de béton est recouvert de pages de journaux et magazines. Un peu sali par les années d’utilisation mais plutôt sympa comme idée. Enfin j’aperçois la belle maison bourgeoise qui se cache derrière les arbres. La Carturești.

 

On m’expliquera plus tard que cette librairie est la meilleure de Bucarest. Un tour rapide à l’intérieur et j’en suis de suite amoureuse. Une hauteur sous-plafond vertigineuse. Des parquets somptueux. Des moulures travaillées. Un café design mais cosy à l’esprit lecture. Des livres, des cd, de la papeterie, du thé et divers petits cadeaux, la maison est une vraie caverne d’Ali Baba. Sur les murs blancs d’énormes sculptures délirantes semblent rire de se trouver dans ce lieu insolite. Passer les portes en bois peintes de motifs traditionnels pour déambuler de pièce en pièce. Admirer les vieux miroirs. Gravir les escaliers jusqu'à la mezzanine à l’esprit grenier de famille. Je voulais tout photographier pour partager avec vous cet instant d’émerveillement. Mais j’ai oublié de remettre la carte dans l’appareil photo et je n’ai pu stocker que quelques images sur la mémoire interne de l’appareil. De toute façon je compte bien y retourner, prendre le temps de feuilleter les livres, regarder les cd et en apprendre plus sur l’histoire de ce lieu.

 

 

En attendant faisons le tour de cette bâtisse pour accéder à la cour ombragée où nous attendaient les responsables de l’afb. Tout était très bien organisé pour accueillir les dizaines de nouveaux membres. Boissons et collation, hôtesses de quartier pour se faire connaître, présentation des activités, l’ambiance était chaleureuse et souriante. J’avais envie de tout faire, de participer à tout et de tout découvrir dans une boulimie de curiosité. J’y suis restée jusqu’à la sortie de l’école, profitant de la voiture d’une autre maman pour retrouver le chemin de mes pénates.

 

La Roumaine m’accueille dans un tourbillon de vie ! Je me renseigne pour commencer mes cours de roumain au plus vite.

 


mardi 6 septembre 2011

Côté jardin


La fin d'été nous gâte et nous pouvons profiter du jardin. Hortense est ravie d'y retrouver son tipi, les ballons et le trampoline. Ce coin de verdure n'est pas très grand mais il nous permet de nous étaler un peu à l'extérieur pour ces derniers beaux jours.

CPremière


 Que de premières pour cette rentrée 2011 ! Première école française, première rentrée en Roumanie, première année de l'école primaire et de nombreuses années d'études, première trousse avec crayons et stylos, premier cahier de textes et surtout, premier devoir...

"Maman, pourquoi en CP on doit avoir des devoirs tous les soirs ?"

Lire l'alphabet, écrire "le, la, les" en attachées sans modèle. Il a fallu un peu recadrer Eglantine qui, forte de son nouveau statut de grande (et oui c'est la grande école maintenant), se dit qu'elle a tout compris et que maman n'a rien à dire.

"Je sais!"
Accompagné d'un long soupir d'ado avant l'heure.

Et déjà une copine qui est venue prendre le goûter après l'école. De l'avantage d'habiter à côté. Elles se sont enfermées dans la chambre d'Eglantine pour jouer aux fées-indiens avec le tipi et des baguettes magiques. La porte était fermée afin d'éviter toute intrusion du petit frère de 3 ans. Les filles dans leur monde quoi.

"Maman la Roumanie c'est vraiment super !"

Mais quand même ce soir, Eglantine est revenue me voir dans le salon. Une petite bouille triste. Parce "mes amis de Turquie, quand même, ils me manquent."

Encore une transition à accompagner. Pour le moment ça se passe plutôt avec le sourire.

dimanche 4 septembre 2011

Lina

Nous sommes dimanche. Le soleil est déjà bien levé. J'ouvre la porte d'entrée pour mettre quelque chose dehors. Dès qu'elle entend le bruit de la clé dans la porte, Hortense de précipite en scandant "Lina, Lina, Lina". Elle croyait qu'Elena arrivait, comme chaque matin depuis que nous sommes dans la maison.
Eglantine, elle, a attendu d'avoir fini son petit déjeuner pour me me demander pourquoi Elena n'était toujours pas arrivée.
Je crois pouvoir dire que les filles adorent la nouvelle nounou !

samedi 3 septembre 2011

Nous y sommes !

Et voilà, nous sommes installés à Bucarest. Les cartons ponctuent encore la décoration de la maison et les tas de choses à ranger mettent du relief aux pièces. Mais nous dormons dans notre maison depuis trois nuits déjà. Spacieuse, confortable et lumineuse, nous l'avons tous facilement adoptée.

De la Roumanie je ne connais pas encore grand chose. Kidnappée par l'emménagement, je suis enfin sortie de la maison hier pour... aller faire des courses chez Carrefour. Dans les allées de l'immense galerie commerciale, belle et brillante comme partout dans le monde, les Roumaines, majoritairement très jolies, longues lianes aux jupes courtes et petits shorts, se promènent avec le sérieux de celles qui savent qu'on les regarde.
Côté caddie, nous nous rapprochons de la France. Fini les kilomètres de rayons de thé ou d'huile d'olive mais le saucisson revient dans nos assiettes. Roquefort ou Comté, beurre salé et foie gras, les produits français sont facilement trouvables. Avouons que même si nous avons pris l'habitude de nous adapter à ce que nous trouvons, c'est un confort gustatif que nous apprécions.

Pour les filles, l'adaptation se passe les doigts dans le nez, ou plutôt au cou d'Elena. La nounou francophone, présente à nos côté dès mercredi, fait l'unanimité dans la famille. Les filles l'attendent avec impatience le matin. Nous aussi, qui sommes ainsi libres de nous concentrer sur le rangement de la maison.

Tous les jours Elena emmène Eglantine et Hortense au parc Herastrau juste à côté. Poumon de verdure en plein Bucarest, il abrite d'innombrables aires de jeux où Eglantine rencontre les petits Français du quartier qu'elle retrouvera à la rentrée lundi matin.

Mis à part que nous sommes un peu fatigués, nous apprécions énormément notre arrivée en Roumanie.