vendredi 9 septembre 2011

Au festival George Enescu

Attendre la fin de ma première réunion de classe qui justement n’en finit pas pour enfiler en vitesse une jolie robe et des chaussures habillées. Le taxi est déjà en bas. Il connait Bucarest comme sa poche, défie le trafic, contourne les embouteillages et nous sommes juste à l’heure pour le concert du London Symphony Orchestra à la Sala Mare e Palatului.

 

Nous avons la chance d’arriver à Bucarest alors que le festival George Enescu bat son plein. Tous les deux ans la ville vibre pendant trois semaines au rythme de la musique classique grâce aux plus grands orchestres et aux meilleurs solistes du monde entier. L’occasion pour moi de découvrir George Enescu. Je ne connaissais pas ce violoniste roumain virtuose dont la renommée a largement traversé les frontières et les océans au début du XXe siècle. A travers ce festival la Roumanie rend hommage à cet homme qui l’a portée en étendard de son œuvre, n’oubliant jamais ses racines dans son travail de musicien, de compositeur et de pédagogue.

 

Grâce à Dacia qui est partenaire de l’évènement, nous avons assisté à un superbe concert, notamment la première partie. Vêtue d’une robe rouge éclatante laissant apparaître ses épaules menues, la soliste Nicola Benedetti a illuminé la scène de son sourire lorsqu’elle est arrivée avec le chef d’orchestre roumain Horia Andreescu. Aussi frêle que son violon, elle vit la musique qu’elle joue, fait corps avec son instrument pour en tirer des mélodies incroyables, et semble habitée d’une intensité musicale divine qui fait oublier toute la technique que représente sa performance. A seulement 24 ans, cette écossaise d’origine italienne nous a emportés dans son énergie et sa grâce. 

 

La deuxième partie s’écoutait comme on regarde un film. En fermant les yeux mon esprit était emporté par l’amour contrarié de deux amants que j’imaginais paisibles dans un lieu champêtre et secret. Découverts, je  voyais la meute à cheval qui les poursuivait. Je tombais avec eux, j’espérais la paix, je décelais la blessure et la fin tragique où la mort sera vite oubliée par ce monde qui continue de vivre coûte que coûte. L’orchestre était grandiose, la technique parfaite et les instruments parfois originaux, comme cet assortiment de cloches à vache.


Le 25 septembre nous assisterons à un nouveau concert. J’ai hâte.

Aucun commentaire: