vendredi 29 mars 2013

Dans l'atelier de Diana Neagu & Stefan Curelaru







Stravopoleos - De l'auberge au couvent





lundi 25 mars 2013

Inventaire à la petite semaine

Semaine de rangement. Otite pour Hortense. Promenade au parc pour le dernier jour de soleil avant le retour du froid. Soirée James Bond. Torticolis. Grasse matinée. Blagues Astrapi. Uno. Crumble aux pommes. Et soirée massage. Même que cette fois Hortense aussi y a eu droit. Entre chatouilles et plaisir, de beaux fous rires !


vendredi 15 mars 2013

Musée Vasile Grigore

Viorel Mihail Rau, sous le regard de Vasile Grigore (autoportrait)

Le Musée Vasile Grigore est un des petits bijoux de Bucarest. Il expose la collection d'art que le peintre Vasile Grigore a amassé au fil des années. Des peintres roumains à l'art populaire de la Roumanie rurale, des icônes sur verre et sur bois à la porcelaine chinoise, des tapis d'orient aux mobiliers français, de l'argenterie à la poterie, visiter ce musée c'est entrer dans l'univers de Vasile Grigore. Car jusqu'en 2004, tous ces objets étaient l'univers de son atelier. Il a tout donné à l'Etat Roumain qui gère dorénavant ce musée.

Viorel Mihail Rau qui a guidé la visite organisée par l'afb ce matin a monté ce musée avec son âme. Il en est toujours aujourd'hui le directeur. C'est un peu son bébé qu'il nous présentait ce matin, sous le regard bienveillant du peintre et collectionneur, le maître, dont un fauteuil au premier étage semble attendre le retour (il est mort en 2012).

Plus de photos sur mon Picasa.

Musée Grigore Vasile
Strada Maria Rosetti nr 29 - Sector 2 - Bucarest
Ouvert du mercredi au dimanche de 9h à 17h.

Dormir dans un livre

Hortense ce matin, juste avant que je ne la réveille pour aller à l'école.


La Copac

La Copac est un pub au centre de Bucarest, dans un vielle maison au crépi coloré mais défraichi. La décoration intérieure joue sur les boiseries et la reprise des motifs traditionnels roumains, le rouge comme fil conducteur. Même les vieux poêles en faïence ont été conservés tout en laissant un esprit moderne au lieu. La carte est simple et sympathique, tout comme les prix. Et la limonade au gingembre est un délice !
Merci Iwona et Soizic pour cette découverte.

La Copac
Strada Pitar Mos 23
031 434 0672
Lundi - dimanche : 10:00 - 01:00.

jeudi 14 mars 2013

Artisans roumains

Les artisans roumains, s’ils sont fiers de leur travail, n’en restent pas moins généralement très humbles. Aux quatre coins du pays, dans leurs modestes ateliers, ils continuent de réaliser selon des méthodes ancestrales des objets à la force brute, au détail précis.








Les cheveux blancs qui dépassent du clop (petit chapeau de paille rond) légèrement basculé sur l’arrière de la tête,  l’homme aux mains larges et à la peau nervurée comme un beau morceau de bois sculpte les portails monumentaux qui font la renommée du Maramures. Il vous reçoit sur le perron de son atelier dans lequel s’entassent les copeaux de bois.  C’est là qu’il travaille parfois, assis sur les marches, dans le soleil couchant de l’automne.




Le tailleur de pierre, lui, ne travaille qu’à la belle saison. La silice contenue dans la pierre blanche qui ornera ensuite églises, monastères et cimetières ne lui permet pas de travailler à l’intérieur. Armé de ses burins et marteaux, il sculpte et grave le grès dont les blocs de différentes tailles sont stockés sur le terrain derrière sa maison.






Dans sa petite bicoque rose à l’ombre d’un vieux pommier généreux, au fond de sa cour verdoyante, le tailleur entasse les peaux de mouton, de renard et de belette que lui fournit son ami, le tanneur du village voisin. Dans un coin, la vieille machine Singer à pédale lui tient compagnie. Elle ne lui sert pourtant jamais. Il cout entièrement à la main ces grosses vestes traditionnelles roumaines en mouton retourné ornées de broderies et rehaussées d’astrakan. Il a un regard bleu aussi acéré que son aiguille, aussi doux que le mouvement de ses mains qui touchent délicatement les peaux.





Le maréchal ferrant, lui, met de la force dans ses gestes. Il tape violemment avec son marteau le fer rouge sur l’enclume pour lui donner la forme voulue. Son père est venu voir le travail. Deux mêmes ventres ronds, deux mêmes pantalons bleus et chemises à carreaux, deux barbes hirsutes, l’une blanche, l’autre brune. Le travail physique noue la complicité des hommes. Dehors, le cheval attend ses nouveaux fers, habillé de ses seuls pompons rouges porte-bonheur.




Le rouge est aussi la couleur de la terre de Roumanie cuite dans de vieux fours à bois. Alors que le tour est lancé par le mouvement de son pied, les mains du potier volent autour de la terre qui prend forme, esthétique de l’estèque, délicatesse du geste.




Les artisans roumains sont une certaine âme de la Roumanie, entre histoires et saveurs, gardiens de traditions séculaires à travers leurs larges mains calleuses, leurs douces rides et la maîtrise de leur art.


Article écrit pour le journal de l'afb du mois de mars. Artisans de Bucovine et du Maramures rencontrés cet automne avec Antonia.

dimanche 10 mars 2013

Un air de printemps

On a laissé les grosses doudounes au placard, les bottes dans leurs boîtes, sortis les jolis manteaux légers, les chaussures de printemps et pris la direction du parc après la sieste magistrale d'Hortense.

Le retour du soleil, quel bonheur !











samedi 9 mars 2013

Mucenici, les gâteaux du 9 mars


Mucenici signifie « martyrs » (prononcez moutchenitch). C’est aussi le nom des gâteaux du 9 mars. Leur forme de huit rappelle de façon stylisée les corps des 40 martyrs de Sébaste (Sivas en Turquie), persécutés par Licinius en mars 320. Ces soldats chrétiens ont été forcés de passer la nuit sur un lac gelé, complètement nus. On leur promettait un bain chaud en échange du reniement de leur foi chrétienne. Ils étaient tous morts au lever du jour.

http://www.petitchef.ro
Invités aujourd’hui chez des amis roumains, nous avons mangé des mucenici moldaves. Les gâteaux sont des brioches arrosées d’un sirop à base de sucre, de miel et d’orange, ensuite parsemées de petits morceaux de noix.

La version valaque garde la forme en huit mais les gâteaux, beaucoup plus petits, sont cuits et présentés dans un bain d’eau et de sucre, avec du miel, de la cannelle et des noix. Ce bain symbolise le lac où furent noyés les martyrs.

Valaques ou moldaves, les mucenici ne se mangent que le 9 mars.

Le Musée des Cartes



L’afb organisait hier une visite du Musée des Cartes deBucarest. Ce musée est unique au monde. Mais le monde des cartes n’attire pas les foules et nous n’étions que cinq inscrites.

Toutes les cartes datent d’après l’invention de l’imprimerie. Elles sont toutes originales et présentent le monde d’une façon parfois très artistique. On y trouve le Paradis Terrestre, l’emplacement supposé du trésor de Decebal, roi des Daces, et une carte de la Dacie réalisée au 16esiècle d’après les écrits de Ptolémée. Les auteurs et les méthodes utilisées reflètent l’histoire mouvementée de la Roumanie. Les inexactitudes montrent aussi que l’image très approximative de la Roumanie en Europe occidentale n’est pas vraiment récente.


Les cartes sont rangées par zones géographiques et ne se limitent pas à la seule Roumanie. Le musée se situe dans une belle maison de style néo-gothique construite au milieu du 20e siècle dans le quartier Dorobanti, où les cartes trouvent une écrin parfait.


Le prix du billet d’entrée du musée est dérisoire mais vous devrez régler une taxe de 50 lei pour avoir le droit de prendre cinq photos.Merci à l’équipe des visites de l’afb  à qui je dédicace les photos. Le guidage est gratuit et se fait en anglais.

Toutes les photos sur mon Picasa.


Femmes, je vous aime



En Roumanie le 8 mars est une vraie fête de la Femme. C’est aussi la fête des mères. Si bien que les fleurs sortent en nombre dans les rues,  tige simple ou bouquet généreux. A l’école les maîtresses sont fleuries par les enfants roumains. La différence culturelle est notable sur ce point avec les Français pour qui cette journée passerait presque inaperçue.

Même les femmes se fêtent entre elles La Multi Ani, une expression que l’on emploie aussi bien pour se fêter un bon anniversaire qu’une bonne année ou une bonne fête. Eglantine est rentrée de l’école avec une carte faite en cours de roumain « La Multi Ani Mama ». Et Olivier a trouvé le temps de s’arrêter en rentrant du travail acheter des fleurs à ses trois femmes. Si j’ai apprécié le geste, les filles étaient en effervescence après qu’il leur eut offert à chacune un petit rosier orné d’un cœur en tissu. Là c’était vraiment la fête !

Le parc Ioanid, vision d'un libraire inspiré



Le parc Ioanid est un petit parc qui se trouve à deux pas de l’Institut Français de Bucarest. Au 19e siècle, George Ioanid était un libraire réputé. Il créa aussi la première maison d’édition de Roumanie et fut le fournisseur personnel de livres de Carol Ier. Il était surtout un entrepreneur inspiré. 

Alors qu’à la fin des années 1800 le cours de la Dambovita est maîtrisé, les inondations récurrentes s’estompent. Bucarest se construit. Le libraire Ioanid achète un terrain où se trouvait la source de la Dambovicioara, un bras de la Dambovita. Avec le contrôle de cette dernière, le terrain est devenu marécageux. Mais George Ioanid a de grands projets pour ce terrain. Il veut y construire un lotissement de luxe pour la haute-bourgeoisie de Bucarest, qui doit s’organiser autour d’un petit espace de verdure, à l’instar des squares anglais et des parcs français.

Le terrain est drainé. Le libraire Ioanid y plante plus de 25 espèces d’arbres. A sa mort en 1907, ses héritiers vendent à la mairie de Bucarest. Les lots sont vendus à des particuliers qui font construire de riches villas de style néo-brancovan ou classique français, dont les balcons luxueux donnent directement sur le parc. Contenu entre le boulevard Dacia et les rues Polona, Dumbrava Rosie et Aurel Vlaicu, ce quartier est rapidement investi par les Ambassades, le sauvant ainsi des projets urbanistes communistes.

Si bien qu’aujourd’hui le parc et ses maisons cossues ont gardé cet air de Petit Paris des Balkans propre au Bucarest du début 1900. Si le libraire Ioanid n’en a pas vu l’aboutissement, son projet a été une indubitable réussite. Le parc garde encore aujourd’hui un faux air du parc Monceau à Paris.

Depuis 2003 l’endroit a été rebaptisé en l’honneur du grand violoniste roumain Ion Voicu dont une statue orne désormais le parc.

Moi j’ai découvert ce parc cette semaine en visitant une belle demeure de style classique français située Strada Polona. Le printemps faisant tout juste ses premiers pas, la verdure n’avait pas encore investi les allées et je n’ai pas fait de photos. A défaut, je vous propose d’écouter le violon de Ion Voicu.