mercredi 31 octobre 2012

Halloween à Bucarest - Première

Eglantine a fait une pression énorme tout au long de la semaine dernière pour que j'organise une fête d'Halloween aujourd'hui. Elle garde en tête les merveilleux souvenirs partagés avec nos amis de Turquie. L'année dernière encore nous étions là-bas, participant activement à l'organisation d 'une chasse au trésor dans la citée de Meseliköy.

Cette année nous sommes à Bucarest le jour de cette fête et Eglantine ne voyait pas pourquoi je n'organiserais pas encore quelque chose. Pour elle, l'énorme préparation collective que cela impliquait avec nos amis de Bursa était absolument invisible. Tout paraît simple. J'ai essayé de lui expliquer. Et puis j'ai craqué. Dimanche, complètement rétamée après notre retour du Maramures, j'ai commencé à appeler les copines pour voir qui était là.

Un petit coup de bonplanbuc, la mailing list de l'afb, et nous avions trente enfants au départ d'une super chasse aux bonbons aujourd'hui à 15h au parc Mon Jardin. Ma citrouille Hortense et ma momie Eglantine ont arpenté les rues du quartier avec leurs copines, croisant régulièrement un autre groupe de petits monstres. Même le soleil a été sympa. Il est revenu juste aujourd'hui accompagner les sourires des sorcières et des diables.

Puis une quinzaine d'enfants se sont retrouvés à la maison pour un horrible goûter tout fait maison : doigts d'ogres et de sorcières à croquer (biscuits en forme de doigts, les ongles faits avec une amande entière), des yeux de crapaud frais (des glaçons d'Ice-Tea au thé vert avec une graine de grenade au centre, glacés dans des boîtes d’œufs de caille pour avoir de petites formes rondes) , du jus d’escargot aux yeux de dragons (jus de kiwi ou Ice-Tea avec des raisins noirs et verts garnis d'une graine de grenade) ou encore une soupe à la main ensanglantée (Ice-Tea avec une main en jus de raisin, préalablement congelée dans un gant en latex sans talc. Les enfants ont adoré la dissection de la main, quand j'ai coupé le gant couleur chair et que le glaçon rouge en forme de main est apparu en dessous). Nous avions aussi un cimetière à dévorer (les tombes étaient faites en gâteau au chocolat basique, coupé en rectangles. La pierre tombale était une langue de chat orné d'une croix faite avec un tube de nappage à gâteau). Les différents bonbons étaient dans des pots, genre laboratoire, avec des étiquettes d'Halloween indiquant des Crottes de Fantôme (les chamallows), des dents de Dracula (les bonbons en forme de dents de vampire), des Vers de Terre frais de la nuit précédente, des Araignées Vénéneuses, des Larves de Hannetons (des petites dragées en gelée de toutes les couleurs) et des Bonbons Empoisonnés.

Une fois tout le monde parti, les décos rangées (j'avais ressorti le tulle noir et orange d'il y a deux ans, les chauve-souris et sorcières en papier-mâché, et Eglantine avait découpé de petits fantômes en papier pour recouvrir des bougies dans des pots de yaourts en verre), je me sens complètement vide de toute énergie.

Mais les filles ont passé une après-midi exceptionnelle qui s'ajoutera aux souvenirs mémorables de leur enfance. Alors je suis heureuse.




samedi 27 octobre 2012

Fin de la virée dans le nord


Je pensais ne faire qu'une partie du chemin du retour aujourd'hui. Mais j'ai finalement enchaîné les dix heures de route jusqu'à Bucarest, trop pressée de poser mes valises une bonne fois pour toute. Les filles sont dans leurs lits et si je ne dois retenir qu'une photo de ce séjour, ce sera celle où, à la pension Borlean dans le Maramures, elles partagent le plaisir d'une fleur, vestige d'un été coloré alors que le froid déjà fait ses premières attaques.

Complicité, simplicité, curiosité. Mes doudous sont crevées, comme moi, mais elles ont des souvenirs plein la tête !

Plus de photo sur mon Picasa :-)

vendredi 26 octobre 2012

Grisaille du Maramures

Les heures de route. La pluie fine. Le ciel gris. La boue qui recouvre petit à petit la voiture. Les nez qui coulent. Le froid humide. Rien ne nous arrête. Et les filles transportent leur joie de vivre d'artisan en artisan, déjeunant à l'improviste sur le coin d'une table dans les villages reculés du Maramures. Un clop sur la tête, un traiste en bandoulière, des couverts en bois sculptés, un verre de lait et quelques fleurs font leur bonheur. Elles comptent les vaches et les moutons, courent après les poules, appellent les chats, évitent les chiens, se réjouissent chaque fois de croiser un cheval orné de pompons rouges.

Mais quand même je dois reconnaître que deux iPad, ça aide bien aussi à faire passer les heures d'interviews et les trajets en voiture.

Après la Bucovine, le Maramures nous ouvre ses collines, ses maisons de bois et ses couleurs d'automne. Le soleil nous a juste fait un clin d'oeil cet après-midi. Est-ce la formule magique d'Eglantine ou ma chemise mise à l'envers ce matin ? Il paraît que mettre un vêtement à l'envers est le signe d'un prochain changement de temps. 

Mais le soleil est reparti après quelques minutes. Nous laissant la grisaille bruineuse qui s'accroche aux branches denudées et colle au sol les feuilles mortes dont le jaune ne brille plus. Heureusement à Sapanta le bleu du cimetière et les fleurs colorés des broderies et tapis me mettent des couleurs à l'humeur qui vire maussade au fur et à mesure de la fatigue accumulée.

Et chaque soir notre logeuse nous réchauffe de son sourire bienveillant alors que sur la table un repas généreux nous réchauffe avec douceur. Églantine écrit son cahier de vacances. Chaque jour quelques lignes et un petit dessin. Elle est très appliquée. Hortense, saoule de fatigue, danse au milieu de salle, fait des pirouettes et nous jette des regards coquins alors que j'essaye de la mettre à table.

Pour avoir un petit aperçu des artisans que nous avons rencontrés, allez faire un tour sur notre page Facebook : http://fr-fr.facebook.com/desvisagesetdesmains !

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mercredi 24 octobre 2012

La Bucovine en souriant

La nuit a été meilleure. Hortense n'a pas beaucoup toussé. Ce matin mes nez et les bronches de mes chéries se débouchent bruyamment alors que la lumière pâle du matin pointe à travers les rideaux.

Les journées des filles sont bien remplies. Elles nous suivent chez les artisans, découvrant moutons, vaches et chevaux paissant dans les collines. Églantine sait désormais qu'il ne faut pas essayer d'attraper un lapin qui n'a pas envie de câlins au risque de se faire ordre. Mais les canetons se laissent prendre gentiment en photo quand on ne crie pas.

Hortense pique de temps en temps du nez dans la voiture et finit les journées dans les bras ou sur mon dos, mais elle suit bien le rythme. Bon, c'est vrai, dès que nous prenons la voiture elle me demande si nous allons à la maison d'Hortense. Elle sera contente de rentrer. Mais quels éclats de rire en explorant la campagne avec sa sœur.

De l'atelier de ferronnier qui impressionne, aux espaces infinis qui entourent la maison du joueur de bucium, les filles s'amusent en découvrant la Bucovine avec nous.

Aujourd'hui nous prenons la direction du Maramures. De nouvelles aventures pour mes petites chéries à couettes.

En attendant de charger la voiture, le petit-déjeuner à été magique ce matin, avec un Roumain prestidigitateur et un Japonais qui fait des origamis. Les filles sont enchantées. Et Églantine essaye désespérément de faire disparaître une serviette dans sa main...

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lundi 22 octobre 2012

Anniversaire fêté, Bucovine retrouvée

J'ai fêté mon anniversaire un peu, beaucoup, avec mes amis, mon homme et mes filles. Lundi dernier j'avais bien trop mangé et bu les jours précédents. J'étais repue. La semaine est ensuite passée trop vite. Un apéro afb le, mercredi soir et des belles rencontres. Bucarest est décidément un lieu où les vies se croisent et se découvrent. Une soirée d'élection du Conseil de Gestion de l'école de filles et la découverte du beau projet du nouveau lycée qui verra le jour pour la rentrée prochaine.

Et dimanche, encore, j'ai pris la route pour la Bucovine. Cette fois-ci les filles nous accompagnent car l'école leur offre deux semaines de vacances. Conjuguer interviews et doudous, voilà le défi des prochains jours.

jeudi 11 octobre 2012

La résidence de France

Le café afb de ce matin avait lieu dans le cadre magnifique de la résidence de France. Ce fût l'occasion pour moi d'écrire un article sur cette demeure pour le journal de l'afb. Je vous le livre maintenant que le journal a été distribué.

Merci à M. l'Ambassadeur, à ma chère Daniela et à l'afb pour ce délicieux moment ce matin !



Si la Résidence de France est avant tout l’habitation de l’Ambassadeur de France à Bucarest, son rôle ne peut se limiter à cet intitulé liminaire. Inaugurée en 1889 en la présence du prince héritier Ferdinand et de la princesse Marie, l’actuelle Résidence de France accueillait à l’origine les appartements de l’Ambassadeur et la chancellerie. En 1938 cette dernière a déménagé dans l’hôtel particulier contigu qui accueille toujours aujourd’hui nos démarches administratives. Depuis, au-delà du simple lieu d’habitation, la Résidence de France est un des nombreux outils de l’Ambassadeur dans son rôle de représentation de l’Etat français et de la culture française.



Plus qu’un lieu magnifique, la Résidence de France est une histoire humaine qui s’écrit chaque jour.  Car chaque ambassadeur apporte sa touche personnelle à un lieu qui a vu passer nombre de visiteurs illustres depuis sa construction. Vous découvrirez d’ailleurs lors de notre café de ce mois, une résidence qui a fait peau neuve sous la direction de notre nouvel Ambassadeur, M. Philippe Gustin. Les salons orange et vert à l’esprit résolument contemporain ont laissé place à une décoration fraîche et raffinée, à la fois studieuse et relaxante. La lumière qui entre par les grandes baies vitrées résonne avec douceur sur le rose pâle des murs, mettant en valeur de nouveaux tableaux.




A l’instar de la statue équestre de Louis XIV qui enorgueillit le hall depuis des générations, la majeure partie de l’équipe qui travaille au service de la Résidence est en place depuis presque vingt ans. C’est avec dévouement et esprit de corps que les deux maîtres d’hôtel, les deux femmes de chambre, le cuisinier (récemment arrivé de l’hôtel Epoque) et son aide, le jardinier et le chauffeur répondent aux exigences du protocole et du quotidien de l’Ambassadeur, sous la direction charmante et néanmoins exigeante de l’intendante, Daniela Constantin. 

Daniela, l'intendante de la Résidence.

Qu’il s’agisse de la visite hautement médiatique du ministre de l’intérieur, M. Manuel Valls, ou des enfants de Monsieur l’Ambassadeur, Daniela et son équipe se mettent en quatre pour accueillir et satisfaire les invités de la Résidence dans un souci d’excellence. Et si les assiettes en porcelaine de Sèvres réalisées spécialement pour Bucarest en 1910 sont une des fiertés du service de la Résidence, l’accueil et l’écoute qu’on y reçoit sont un trésor inestimable. D’ailleurs de bien beaux projets vont vous être proposés prochainement dans ce lieu d’exception !

Anna de Noailles

Voici un article écrit pour le journal de l'afb de ce mois. Comme il a été distribué ce matin, je peux enfin publier l'article aussi sur le blog.

Peut-être avez-vous déjà croisé un jour, au détour d’un parc de Bucarest, un homme ou une femme enlaçant un arbre, éventuellement les mains simplement posées sur son tronc ? Cette sorte de communication panthéiste avec la nature se retrouve dans toute l’œuvre d’Anna de Noailles. Poétesse reconnue et admirée à l’aube de la modernité du XXe siècle, elle était la fille du prince roumain Grégoire Bassaraba de Brancovan. Née à Paris en 1876, elle brilla dans les cercles intellectuels de la ville des Lumières jusqu’à sa mort en 1933. Si son œuvre tomba ensuite partiellement dans l’oubli, elle n’en demeure pas moins d’une grande qualité. L’air, la lumière, les plantes et les sentiments sont les protagonistes principaux de ses poèmes, l’amour inonde ses écrits. Entre une écriture au classicisme romantique du XIXe siècle et une liberté très personnelle dans sa façon de traiter des sentiments des femmes qui augure les changements du XXe, les œuvres de la Comtesse Mathieu de Noailles n’ont pas perdu leur intérêt.
Le lycée français de Bucarest a d’ailleurs choisi d’honorer sa mémoire en prenant son nom. Une façon peut-être de pousser les élèves à découvrir sous son patronage le monde littéraire et artistique passionnant du Paris 19OO, époque où Bucarest elle-même se transforme en un Petit Paris. Les lycéens français de Bucarest se rendent-ils compte qu’ils vivent leur scolarité sous le nom bienveillant de celle qui recevait le tout Paris intellectuel dans son salon de l’avenue Hoche, qui avait l’amitié de Proust, Colette, Cocteau et l’admiration de Sacha Guitry ? Prennent-ils le temps de lire le poème  en exergue dans le hall du site Christian Tell ? A côté d’une photo en noir et blanc qui rend peu hommage à la beauté de cette femme d’esprit, ces quelques vers font revivre à tous ceux qui ont vécu dans la capitale roumaine la douce beauté du printemps dans un parc de la ville.

IL FERA LONGTEMPS CLAIR CE SOIR

Il fera longtemps clair ce soir, les jours allongent,
La rumeur du jour vif se disperse et s'enfuit,
Et les arbres, surpris de ne pas voir la nuit,
Demeurent éveillés dans le soir blanc, et songent...

Les marronniers, dans l'air plein d'or et de splendeur,
Répandent leurs parfums et semblent les étendre;
On n'ose pas marcher ni remuer l'air tendre
De peur de déranger le sommeil des odeurs.


De lointains roulements arrivent de la ville...
La poussière, qu'un peu de brise soulevait,
Quittant l'arbre mouvant et las qu'elle revêt,
Redescend doucement sur les chemins tranquilles.

Nous avons tous les jours l'habitude de voir
Cette route si simple et si souvent suivie,
Et pourtant quelque chose est changé dans la vie,
Nous n'aurons plus jamais notre âme de ce soir.

 Vous serez peut-être le prochain à lire ses œuvres, accessibles gratuitement sur la bibliothèque numérique de la BNF, Gallica (http://gallica.bnf.fr), assis dans un parc verdoyant de Bucarest. Vous regardez alors différemment la nature qui vous entoure, trouvant de la beauté à la plus petite feuille d'automne, au moindre rayon de soleil tombant sur un banc ou au bruit d’un klaxon résonnant au loin. Alors Anna de Noailles, aussi bavarde et prétentieuse qu’aient pu la trouver ses détracteurs, aura au moins réussi à vous transmettre un peu de sa poésie, à l’image de sa vie, entre culture française et roumaine.

Le site du lycée français de Bucarest : www.lyfrabuc.ro .

Dans l'arrière pays de Buzau

J'ai eu l'occasion en Bucovine de tester la fonction 4x4 de mon Duster. Il en est ressorti avec un peu de boue. Sitôt rentrée vendredi soir, l'idée de me joindre à Aurore et Régis pour les suivre sur les pistes de montagne me taraudait. Samedi matin le soleil franc et joyeux m'a définitivement convaincue de charger la voiture avec le lit parapluie et un gros sac pour Eglantine, Hortense et moi. Olivier était parti pour un week-end de golf en Bulgarie. Rendez-vous devant chez Aurore pour suivre leur Defender. Direction Buzau. Petites courses au supermarché car la pension où nous allions le soir n'avait pas de quoi nous nourrir, mais nous pouvions utiliser la cuisine et le barbecue.

Après un déjeuner tardif dans une pension sur la route, nous avons profité de la magnifique lumière de fin d'après-midi pour voir les volcans de boue de Berca (Vulcanii Noroioşi). Après un été extrêmement sec, les cratères étaient très réduits et la terre toute craquelée ne glissait pas. Les filles, manches courtes et bottes de caoutchouc, ont pu courir dans ce paysage lunaire, sauter au-dessus des crevasses et observer les bulles de boue grise.


 


Vision lunaire des volcans de boue.


Puis nous avons pris un chemin de montagne, contournant un autre volcan de boue, arrivant à un col où travaillait une pompe à pétrole (on trouve en Roumanie les plus anciens gisements de pétrole d'Europe). Les montagnes vertes aux dorures d'automne s'étendaient en courbes douces à perte de vue. Nous avons rejoint au terme d'une belle descente toute en virages caillouteux la route 203K jusqu'à Mânzălești. Retour sur les chemins de terre pour rejoindre le lac Meledic et sa pension. Nichée au milieu des arbres, nous devions être ses seuls clients.

La tache miroitante au centre est un volcan de boue.
 Ça aurait été sans compter sur un groupe d'une dizaine de personnes venues fêter l'anniversaire de l'un d'entre eux. Les grosses voitures sont arrivées à la nuit tombée. Chargées de victuailles, elles présentaient aussi l'avantage d'être équipées d'autoradios assez puissants pour fournir un fond sonore conséquent. Les filles ont à peu près bien dormi, mais j'avoue que j'ai attendu une bonne partie de la nuit que la musique s'arrête. Si le sommeil a pu me gagner quelques heures, les premiers mots d'Eglantine en ouvrant un œil à 6h50 sont révélateurs de la qualité de mon sommeil: "Mais ils ont mis la musique toute la nuit ?!". Oui ma chérie.
L'autoradio avait même été remplacé par un ordinateur relié à de puissantes enceintes. Toute la montagne a pu en profiter.

Cette même musique a accompagné notre ballade matinale autour du lac. Ecrin de verdure orné de statues de bois, comme des totems mystérieux. Miroir aquatique reflétant les grands arbres qui le cernent. Les filles ont rêvé d'attraper poissons et grenouilles avec les roseaux alors que nous profitions des premières chaleurs du soleil. Une fois de l'autre côté de la colline, nous n'avions (enfin!) plus la musique. Les filles couraient sur les pentes d'herbe jaunie où paissaient quelques vaches et moutons. Elles étaient des exploratrices, des conquérantes de terres nouvelles, des chercheuses, des aventurières aguerries. Elles étaient heureuses. Quel plaisir de les regarder courir en toute liberté !











Nous avons repris la route en direction des rochers champignons Babele de Ulmet. Je suis incapable de les situer sur une carte. Même Regis a eu un peu de mal à les trouver. Nous avons traversé des paysages magnifiques, déjeunant dans l'herbe à la lisère d'un champ de pommiers. Ma voiture était pleine de poussière. Un vrai bonheur. Les filles échangeaient leurs places entre les deux voitures. Dans les rochers, elles ont inventé mille histoires entre les grottes et le sable.




Ce fût un week-end d'aventures merveilleuses. Deux jours hors du temps (et du sommeil), comme un cadeau de l'été au début de l'automne. Merci Aurore et Régis !

Ici, voici une tentative pour vous retracer notre itinéraire. Mais je n'ai pas su retrouver tous les chemins de terre...


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Atelier de peinture pour les enfants

Je suis en train de classer et ranger tout le matériel que nous avons récolté ces dernières semaines auprès des artisans roumains. J'ai mis un peu de musique. Je suis bien installée dans le canapé. Quand je lève les yeux, je vois Dana qui donne des conseils aux enfants venus au cours de peinture et dessin qui a lieu pour la deuxième fois à la maison. En effet Eglantine a tellement aimé les ateliers de cet été qu'elle avait bien envie de continuer pendant l'année. Pour ne pas perdre trop de temps en transport, c'est la prof qui vient à la maison. La semaine dernière, les enfants étaient deux. Cette semaine, ils sont trois. A part Eglantine, les autres sont encore en phase de test. Voir si ce genre de cours leur plaît. J'espère que certains auront envie de revenir car il sera difficile de continuer à faire venir la prof si Eglantine est la seule élève.

En attendant l'ambiance est studieuse et tranquille. Quelques bruits de pinceaux dans l'eau, une gomme qui accroche un peu sur une feuille et la tondeuse dans le jardin. Je replonge dans mes artisans, un sourire apaisé sur les lèvres.

Bucovina Lodge

Bucovina Lodge : voilà une vraie belle adresse en Bucovine ! Alliant esprit moderne et éléments traditionnels, cette petite pension (9 chambres) est toute en charme et en douceur. Les grandes baies vitrées de la salle à manger offrent une vue paisible sur le village de Vama en contrebas. A 30€ la nuit, petit-déjeuner inclus, les prix sont hyper raisonnables pour cette qualité d'accueil à seulement quelques minutes du magnifique monastère aux fresques bleues de Voronet.
Et cerise sur le gâteau, Roxana, la propriétaire, parle français.

Voici leur site internet avec toutes les infos : www.bucovinalodge.com.

mercredi 10 octobre 2012

Piano

Le piano est arrivé. Eglantine va pouvoir reprendre ses cours dès lundi prochain. Les filles étaient très excitées quand nous sommes allées le choisir hier. Et je crois que les livreurs auront rarement eu autant de succès en arrivant chez quelqu'un. Les puces ont sauté sur le piano à peine installé !

samedi 6 octobre 2012

Battements de cœur


Enfin j'ai vu les plus beaux œufs de Bucovine. Avec les couleurs traditionnelles, blanc, jaune, rouge et noir, les motifs se déclinent de la feuille de chêne au chemin de vie, des épis de blés à la croix du Christ. Il y a aussi les œufs bleus qui reprennent les couleurs des fresques du monastère de Voronet. Les verts avec des animaux. Ceux qui reprennent les broderies des costumes traditionnels de la région. Les œufs de poule, les œufs d'autruche. J'en ai plein mes valises.

Cependant mon cœur à moi a battu encore plus fort quand mes deux chéries se sont jetées dans mes bras à mon arrivée. Quelle joie intense de les serrer contre moi. Un petit week-end avec elles et je me remets au travail pour vous dévoiler toutes nos merveilleuses rencontres.

jeudi 4 octobre 2012

Antonia

Voilà un petit peu plus d'un an, je commençais mes cours de roumain avec Antonia. Aujourd'hui nous parcourons les routes de Roumanie ensemble à la rencontre des artisans qui en conservent les traditions. Nous avons trouvé un bon rythme pour cette étape de collecte d'informations. Si la route m'appartient car je suis la seule à conduire, elle téléphone et organise nos visites avec réussite. Je prends les photos ? Elle mène les interviews brillamment, traduisant autant que possible au fur et à mesure ces vies qui se dévoilent, afin que je profite également en temps réel de nos entretiens.

Et nous prenons autant de plaisir toutes les deux à découvrir un monde de passionnés dont les mains font des merveilles qui racontent toute l'histoire d'un pays.


mercredi 3 octobre 2012

Le pire... ou le meilleur

Le pire, c'est qu'il est presque minuit. Que je travaille sur cet ordinateur depuis des heures. Et que je n'arrive pas à vous transmettre toute la richesse des rencontres que nous faisons ces jours-ci. Même sans rentrer dans les détails, je ne trouve pas le temps de vous raconter la gentillesse du touloupier, la timidité du tanneur, la joie de vivre de la brodeuse, la lassitude de Colibaba, le potier de Radauti qui a donné son nom à ce style de céramique, l'énergie familiale des potiers de céramique noire de Marginea, l'incroyable douceur du potier traditionnel, cette poterie rouge utilitaire faite aussi à Marginea.
Je voudrais vous montrer les photos, que vous ayez toutes ces couleurs qui se bousculent dans vos rêves cette nuit, ces mains de travailleurs, la terre qui prend forme et la peau qui s'embellit.
Mais je n'ai pas finit de trier, de retrouver tous les noms, les gens, les lieux, les outils, les techniques.
Maintenant je vais dormir car une nouvelle journée très riche nous attend demain.
Délice de l'attente, émerveillement de la découverte. Le pire, ce n'est pas la fin. Le pire, pour vous, c'est que le meilleur de tout ça est encore à venir.


Monastère de Putna


Monastère de Putna


Potier de Marginea

mardi 2 octobre 2012

Un lundi à Vama

 Avec les quelques photos que je vous ai postées hier, vous avez eu un aperçu de notre première journée en Bucovine. Le petit village de Vama (A) nous offert une belle sélection d'artisans. Si le magnifique Musée de l'Oeuf n'a pas pu nous présenter une démonstration (l'artiste à demeure était en voyage), les explications fournies sont extrêmement complètes et nous font voyager dans le monde entier. Oeufs de poules, d'autruche,de geko et même de crocodile, peints, brodés, sculptés, en bois ou en céramique, ce Musée a de quoi vous taper dans l’œuf.

Œuf brodé de fil métallique - Malte

Le mari de Larisa, notre logeuse, nous a ensuite accompagnées chez un tailleur de pierre. Une belle pierre blanche qui vient de la carrière de Molid (B), un village tout proche. Il travaille à la commande, principalement pour les monastères et les églises. Ses outils sont rudimentaires quand on voit ce qu'il fait de la pierre avec ces quelques burins. Il ne peut travailler que l'été, à l'extérieur, à cause de l'utilisation de la silice. Vama semble une terre de sculpteurs puisque Larisa (elle était enchantée de nous aider) nous fera rencontrer deux sculpteurs de bois.

Les outils pour graver la pierre de Vama


Le premier est un vieux bonhomme au visage aussi fin que l'esprit, qui sculpte avec humour tout ce qui l'entoure. De Basescu à Eminescu, du paysan roumain au voleur de cheval, de la scène religieuse à l'enfant des rues, en passant par des masques de toutes sortes, des cuillères et un ours grandeur nature qui garde la porte de sa maison. L'autre sculpteur est plus jeune et plus sérieux. Il ne travaille qu'à la commande, principalement pour les religieux. Justement le prête de l'église voisine (Vama compte cinq églises pour 6000 habitants) passe en voiture. Nous laissons nos verres de Tuica et le suivons pour admirer les chaises richement sculptées de sa toute nouvelle église. Un peu de Palinca, quelques cafés et nous partons pour Molid où habite Livia, peintre d'icônes.

Le vieux sculpteur et son ours.

Au cœur de l'atelier du sculpteur.

Dans la nouvelle église.


Nous l'attendons devant l'église. Un cercueil ouvert en sort bientôt, suivi du cortège des ombres noires. Nous sommes marquées par la caméra. Qui regardera plus tard le film de l'enterrement du grand-père ? La maison de Livia est un peu retrait sur les premières hauteurs d'une colline. Elle voit la route serpenter en contrebas au milieu de l'herbe verte et de la forêt qui déjà se pare d'or et de cuivre. De toute les icônes qu'elle peint, son modèle préféré est la Vierge à l'enfant. Quand je la regarde, il me semble qu'une de ses peintures a pris vie. Visage ovale, doux yeux bleus, une bouche finement dessiner et cette impression de sérénité qui se dégage d'elle. Aurait-elle pu peindre autre chose que des icônes ? Quand nous partons elle nous offre deux icônes sur verre.


Quand l'icône prend vie.


Nous avons reçu un appel de Larisa. Elle connaît un maréchal ferrant quelque part sur la route après Frumosu (C). Livia a bien essayé de nous donner des indications supplémentaires pour le trouver, mais il nous faudra demander plusieurs fois avant de nous garer devant son atelier. C'est un vieux bonhomme bourru qui nous accueille. Si cela peut-être appelé un accueil. Nous serions presque parties en courant si le sourire de sa femme n'était venu nous retenir. Et finalement, le bonhomme ne sera pas mécontent de bavarder un moment avec nous. Nous devons le revoir jeudi. Son fils sera là. C'est lui qui travaille les fers des chevaux maintenant que son père est trop vieux.

Le soleil déjà se couche. Nous traversons les forêts et les montagnes pour rejoindre Putna (D). Nous avons réservé dans une des nombreuses pensions au pied de son monastère. Un peu de repos est le bienvenu après tant d'informations ingurgitées et l'attention de chaque instant que demande la conduite sur ces routes. Les oies, les poules, les vaches, les charrettes, les vélos, les piétons, les voitures, les bolides, les escargots, les poids lourds et les poussettes d'enfants, les routes de Bucovine sont animées !


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lundi 1 octobre 2012

Un samedi rose pour Casiopeea

Chaque année Casiopeea organise au début de l'automne un course pour aider la lutte contre le cancer du sein. Course pour les enfants, pour les filles, pour les garçons, pour les ados, pour les adultes, pour les femmes, pour les hommes et marche familiale, chacun trouve sa formule et revêt son tee-shirt rose le jour J.

Tous les enfants qui participaient à une course ont eu une médaille. Même Hortense, pourtant trop jeune pour être inscrite, mais vêtue de rose, comme il se devait. Elle a passé la ligne d'arrivée dans mes bras, alors que nous courions derrière Eglantine pour l'encourager sur les derniers mètres.

La marche familiale qui a clôturé ce samedi sportif a été l'occasion de passer un moment ensoleillé avec les amis. Ou comment préparer mon départ en Bucovine en faisant totalement autre chose...


Un grand merci à Mihai Constantineanu pour la photo ! J'en profite pour vous rappeler qu'en plus d'être un bon photographe, il est aussi un bon professeur. N'hésitez pas à le contacter pour prendre des cours de photo avec lui : New photo classes starting early October!

Quelques photos du jour




















En route pour la Bucovine

Quel pincement au cœur, hier en fin de matinée, de quitter les louloutes et Olivier qui rentrait juste de France ! Mais pour une fois qu'Antonia et moi trouvions une semaine pour aller en Bucovine, nous voulions profiter du maximum de temps pour visiter le merveilleux artisanat de cette région.

Depuis Bucarest, nous avons contourné les Carpates par l'ouest. La route file avec ses deux voies, doublées par des bandes d'arrêt d'urgence qui servent de quatrièmes voies. Les champs vers Buzau sont brûlés par le soleil et les cours d'eau sont à sec. Sur les bords de la route du viticole Vrancea, les vendeurs de raisin sont nombreux. Nous passons Focsani. Ce n'est qu'après Bacau que les arbres font leur apparition. Nous avons choisi de passer par Piatra Neamt. Antonia ne connaît pas cette ville. Lovée au milieu des bois vallonée, seul un petit centre semble avoir résisté à l'invasion bétonnée des blocs. Les ruines de la cour voïvodale construite par Étienne le Grand (Stefan cel Mare) en 1491 ne sont plus aujourd'hui qu'un parc où les gens profitent des derniers rayons de soleil d'un beau dimanche d'octobre. Un peu plus haut l'église Saint Jean le Baptiste et le musée de la culture Cucuteni offrent un bel exemple des ronds de céramique colorés typiques de la décoration architecturale du Neamt. La place est en travaux,mais la douceur de vivre s'y ressent partout.

Avant de rentrer en Bucovine, nous nous arrêtons visiter un de ces populaires monastères moldaves.  Sur la route du monastère de Varatec, nous prenons une sœur en stop. Elle vient rendre visite au pope qui doit bénir le nouveau monastère où elle vit en fin de semaine. Maintenant, j'ai une petite icône de papier en bas à gauche de mon pare-brise, avec les vignettes bulgares. Les monastères moldaves sont de vrais villages, avec des maisons , des petites rues et des vaches qui rentrent à l'étable. Le Monastère Varatec est particulièrement agréable avec ses petites maisons aux poutres de bois et aux nombreuses fleurs qui resplendissent encore alors que le soleil se cache déjà derrière la cime des arbres.

La nuit tombe rapidement et nous voyons à peine l'énorme portail de bois qui marque l'entrée en Bucovine. Il s'agit maintenant de trouver la pension où nous sommes attendues. La pension de Larisa possède un petit musée dans une vieille demeure de 200 ans qui a été achetée, démontée puis reconstruite ici. Propre et très bon marché, La Gorita est cependant un peu proche de la route (Antonia n'a à pas bien dormi à cause du bruit des voitures) et franchement vieillotte. Mais les histoires de Larisa font passer une bonne soirée autour de la soupe de betterave (elle a des origines polonaises) et de la mamaliga.

Ce matin, direction le Musée de l'oeuf. Notre agenda est ensuite bien rempli de visites aux artisans de la région.


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