Œuf brodé de fil métallique - Malte |
Le mari de Larisa, notre logeuse, nous a ensuite accompagnées chez un tailleur de pierre. Une belle pierre blanche qui vient de la carrière de Molid (B), un village tout proche. Il travaille à la commande, principalement pour les monastères et les églises. Ses outils sont rudimentaires quand on voit ce qu'il fait de la pierre avec ces quelques burins. Il ne peut travailler que l'été, à l'extérieur, à cause de l'utilisation de la silice. Vama semble une terre de sculpteurs puisque Larisa (elle était enchantée de nous aider) nous fera rencontrer deux sculpteurs de bois.
Les outils pour graver la pierre de Vama |
Le premier est un vieux bonhomme au visage aussi fin que l'esprit, qui sculpte avec humour tout ce qui l'entoure. De Basescu à Eminescu, du paysan roumain au voleur de cheval, de la scène religieuse à l'enfant des rues, en passant par des masques de toutes sortes, des cuillères et un ours grandeur nature qui garde la porte de sa maison. L'autre sculpteur est plus jeune et plus sérieux. Il ne travaille qu'à la commande, principalement pour les religieux. Justement le prête de l'église voisine (Vama compte cinq églises pour 6000 habitants) passe en voiture. Nous laissons nos verres de Tuica et le suivons pour admirer les chaises richement sculptées de sa toute nouvelle église. Un peu de Palinca, quelques cafés et nous partons pour Molid où habite Livia, peintre d'icônes.
Le vieux sculpteur et son ours. |
Au cœur de l'atelier du sculpteur. |
Dans la nouvelle église. |
Nous l'attendons devant l'église. Un cercueil ouvert en sort bientôt, suivi du cortège des ombres noires. Nous sommes marquées par la caméra. Qui regardera plus tard le film de l'enterrement du grand-père ? La maison de Livia est un peu retrait sur les premières hauteurs d'une colline. Elle voit la route serpenter en contrebas au milieu de l'herbe verte et de la forêt qui déjà se pare d'or et de cuivre. De toute les icônes qu'elle peint, son modèle préféré est la Vierge à l'enfant. Quand je la regarde, il me semble qu'une de ses peintures a pris vie. Visage ovale, doux yeux bleus, une bouche finement dessiner et cette impression de sérénité qui se dégage d'elle. Aurait-elle pu peindre autre chose que des icônes ? Quand nous partons elle nous offre deux icônes sur verre.
Quand l'icône prend vie. |
Nous avons reçu un appel de Larisa. Elle connaît un maréchal ferrant quelque part sur la route après Frumosu (C). Livia a bien essayé de nous donner des indications supplémentaires pour le trouver, mais il nous faudra demander plusieurs fois avant de nous garer devant son atelier. C'est un vieux bonhomme bourru qui nous accueille. Si cela peut-être appelé un accueil. Nous serions presque parties en courant si le sourire de sa femme n'était venu nous retenir. Et finalement, le bonhomme ne sera pas mécontent de bavarder un moment avec nous. Nous devons le revoir jeudi. Son fils sera là. C'est lui qui travaille les fers des chevaux maintenant que son père est trop vieux.
Le soleil déjà se couche. Nous traversons les forêts et les montagnes pour rejoindre Putna (D). Nous avons réservé dans une des nombreuses pensions au pied de son monastère. Un peu de repos est le bienvenu après tant d'informations ingurgitées et l'attention de chaque instant que demande la conduite sur ces routes. Les oies, les poules, les vaches, les charrettes, les vélos, les piétons, les voitures, les bolides, les escargots, les poids lourds et les poussettes d'enfants, les routes de Bucovine sont animées !
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