vendredi 29 août 2014

Visites sous les arbres

Du jardin monte la voix grave de Sixtine qui répond au tintement des aigus d’Églantine. Écureuils du grand cèdre, juchées sur les hautes branches, elles sont cachées par les feuilles et je n'entends d'elles que des bribes de discussion tranquille. Un moment après, alors que je jette un œil par la fenêtre, je les aperçoit allongées sous le prunier dans le vieux hamac en corde. Trouvé au fond de la remise, il finira sa vie sous les intempéries et quelques rayons de soleil entre deux arbres du jardin. Il ne craint rien et sert de balançoire à Hortense. Ce matin, il accueille les gloussements des copines.



Les visites se sont succédées tout au long de la semaine. Margot, Irène, Raphaël et même Noam avant de repartir pour l’Allemagne. Fratries de petits et de grands se sont retrouvées avec joie. Sixtine, Noam, Margot et Eglantine dans le cèdre n’attendaient plus que Yaël pour retrouver la belle équipe de CP et de CE1 des années bucarestoises.

Malgré le temps maussade de ce mois d'août aux allures d'automne, la terrasse fait le plein et la soirée a même su s'étirer au jardin, un soir où nous avons commandé des pizzas pour huit.

Et les saisons sont vraiment chamboulées quand même le Père-Noël nous fait une visite en voisin au chariot chargé de victuailles, bretonnes comme il se doit. Car le Père-Noël est breton, vous ne le saviez-pas ? Mais comme il est ouvert sur le monde et même sur le reste de la France, il nous avait apporté aussi des bouteilles de Clos du Bourg, histoire de nous donner un goût d'amitié et de nous préparer au week-end de vendanges que nous irons partager à la fin du mois de septembre.


lundi 25 août 2014

Antony. Paris. France

Il en est des nouveaux départs comme de de la vie en général, avec des hauts et des bas. Un matin de la semaine dernière, alors que nous n'étions dans notre petite meulière antonienne depuis une semaine, j'aurais pu vous décrire les chambres cosy des filles, les arbres qui murmurent au jardin, la terrasse où il fait bon s'assoir en les écoutant, les enfants des copines qui jouent sous le grand cèdre et la cuisine enfin rangée où les odeurs de petits plats font frémir les narines.

Aujourd'hui le temps gris souffle le spleen. La grisaille me tenaille l'esprit. Je suis prise au piège du marron des cartons. En plus j'ai du mettre un pull.

Adieu chaleur continentale de la capitale roumaine. Nous voici à Antony, Paris, France. Pour de bon.

Je ne désespère pas au milieu de ce grand retour, revenir sur ces derniers mois et nos belles découvertes, la Thaïlande en amoureux, les gorges du Danube, les ours sauvage de Transylvanie. Les photos ne sont toujours pas triées et les mots sont enfouis sous le temps qui passe.

Bientôt une pause ? J'espère. Cette cafetière asséchée a bien besoin de reprendre du service !

mardi 29 avril 2014

Mouvements

Nous avons traversé la mer de Marmara. Nous poussions tellement de cris en admirant les mouettes attraper les morceaux de toast que nous leur lancions au vol qu'un petit attroupement s'est formé sur le pont ensoleillé. Nous avons acheté les traditionnels loukoums au magasin sur le bord de la route de Yalova. Une voiture a pilé. Les pneus ont crissé. Un coup de poing est parti de l'avant pour s'abattre sur un voile. La voiture est repartie. Visage en larmes derrière la vitre arrière. La violence nous a marquées, les vendeuses de loukoums, Virginie et moi. Les filles étaient occupées à choisir des chocolats. Églantine et Aksel se sont retrouvés derrière la colombe de Mudanya, se jetant dans une partie de cache-cache qui semblait avoir commencé hier. Se sont-ils jamais quittés ? Les chiens aboyaient nonchalamment sur des passants lointains en faisant leur sieste sur le béton chaud du parapet. Nous avons écarté l'hypothèse de l'appendicite après une matinée à l'hôpital. Nous avons partagé un copieux petit déjeuner avec des simits au beurre de chez Aksu. Églantine a bu son sirop contre l'infection qui lui bouleverse le ventre depuis samedi. J'ai récupéré les chemises d'Olivier, commandées lors de mon dernier passage au bazar de Bursa. Nous nous sommes dit au-revoir avec émotion. J'ai essuyé des trombes d'eau avec mes essuies-glace. Le pont du bateau était désert, humide et luisant sous les lumières des phares de la nuit. Les mouettes dormaient. J'ai raté un panneau. A Istanbul nous nous sommes trouvées à l'entrée du premier pont. Hortense : "C'est drôle parce que chez Miniaturk il y avait un pont comme celui-là !" Féerie du Bosphore la nuit. Les lumières passent du bleu au rouge au moment où nous approchons de l'Europe. Nous rejoignons l'Asie par le deuxième pont. Ce soir le Bosphore nous a fait un clin d'œil. Je devais me tromper de route pour le voir dans ses habits de lumières. 


S'abandonner dans la chaleur de la maison de Yesim. Laisser les filles rire dans les bras l'une de l'autre sur le canapé. Devoir déjà repartir demain matin...


samedi 26 avril 2014

Sensation orientale

Les petits déjeuners s’étirent sur la grande table. Les gourmandises se trouvent à chaque coin de rue. Le thé ambré brûle les doigts pressés qui se posent sur les arrondis accueillant des verres. Chez Yesim et Murat, le temps se savoure, se partage, les amitiés aussi. Indolence des longues pauses au rythme des conversations des femmes, à peine contrastées des voix masculines de Murat et de Gün. Turc, anglais, français, les discussions se croisent, paisible musique. Le gâteau Rococo, généreuse montagne de glace, de sucre et de chocolat, finit d’alanguir les membres. Nous nous fondons sur les coussins. Il me semble alors entrer dans la langueur lascive des femmes d’Ingres, sans la nudité du Bain Turc, où le jeans laisse apercevoir un nombril, un genou ou une cheville. Douce volupté de passer dans un autre monde, proche et exotique. Tendre intimité d’un moment presque secret car inconnu hors les murs. Berceuse des derniers mots. Les paupières s’alourdissent. Iyi geceler canim…

jeudi 24 avril 2014

Au cours du jour

Retrouver le généreux petit déjeuner turc en famille. Simit, kaymak et thé. Le bonheur. Faire traîner le temps. Sortir au parc où tous les enfants du quartier profitent de cette journée fériée en leur honneur. Suivre les acrobaties de mes chéries. Gérer les joies et les frustrations. Longer le cimetière séculaire pour aller boire un verre sur les bords du Bosphore. Partager les rires. Renverser du café. Laisser voguer ses rêves dans le sillage des bateaux. Etre bercé par cette langue familière qui s'évapore pourtant chaque fois un peu plus.





Le muezzin dort. Le chien aboie. Une voiture passe. Hortense respire paisiblement contre moi. Eglantine a réglé sa montre pour ne pas réveiller Yesim et Murat avant 8h demain matin. La maison est pleine d'amis. Les matelas s'éparpillent. La vie coule des jours heureux dans ce petit coin d'Istanbul.

mercredi 23 avril 2014

Magie du pont

Peut-être la dernière fois que nous traversons le Bosphore la nuit tombée, après avoir traversé la Bulgarie pour venir de Bucarest en voiture. Parties un peu tard. Routes tranquilles à travers la montagne printanière. Grandes plaines du sud. Ce pont a toujours un effet magique. Fin du trajet. Promesse de moments merveilleux entre amis. Passage de l'Europe à l'Asie. Eglantine, Hortense et moi avons toujours un grand sourire en le passant !


lundi 21 avril 2014

Brins de ciboulette

Ciboolette, un pseudo que j’ai choisi il y a quinze ans alors que je bossais sur les forums de Wanadoo. Un pseudo que j’ai gardé, notamment pour ce blog. Une herbe que j’aimais beaucoup à l’époque. Un peu oubliée aujourd’hui. Jusqu’à ce week-end de Pâques en Transylvanie où poussent dans le jardin du Valea Verde de généreux pieds de ciboulette. Fleurs mauves délicates et arôme fin, un brin piquant, Eglantine est tombée sous le charme. Elle a passé son temps à grignoter les tiges fraîchement ramassées. Comme un clin d’œil enchanté du passé.


samedi 19 avril 2014

L'agneau de Pâques

Oh regardez ! Un petit lapin. Il nous laisse même approcher. Il est d’ailleurs surprenant qu’il ne soit pas parti en bondissant. Finalement, le petit agneau ouvre les yeux et redresse un peu la tête. Roulé en boule, seul dans les herbes, je l’avais pris pour un gros lapin. Nous allons pour le recueillir mais il n’a pas l’air très en forme. Sa petite queue dressée laisse voir une zone pas très nette. Aurait-il été abandonné par le troupeau car trop malade ? Alors que nous nous éloignons, il émet un petit bêlement. Sur le flanc de la colline en face, un autre bêlement lui répond, plus grave, plus fort, plus impérieux aussi. La mère et l’agneau s’appellent. Le petit flageole debout sur ses pattes. Le berger ne bouge pas. Eglantine a pris sa décision. Nous devons ramener l’agneau auprès de sa mère. Armée d’une fine branche trouvée un peu avant, elle est aidée d’Olivier pour faire avancer l’agneau vers sa mère. Tout affolé par cette agitation soudaine, celui-ci ne fait plus un son. Sa mère ne cesse de l’appeler, inquiète, sans pour autant quitter son troupeau pour venir chercher son petit. Pourtant nous l’attendons avec beaucoup d’espoir. Le petit agneau a peur, il est fatigué. Il ne veut plus avancer. Le berger comprend enfin ce qui se passe. Il avance vers nous, laissant son troupeau à la garde des chiens, remontant notre colline d’un pas lent, clope au bec.



L’agneau a deux jours. Il s’était endormi dans l’herbe et le troupeau l’avait oublié. Le berger l’attrape sans crainte. Il n’est pas du tout malade. Les filles lui font des petites caresses. Nous le regardons un long moment alors qu’il a retrouvé sa mère et qu’il tête avec joie, remuant sa petite queue noire.


Eglantine se réjouit de cette aventure inattendue. Sauver un agneau le week-end de Pâques, voilà une belle histoire !

vendredi 4 avril 2014

Petit hommage à la beauté du quotidien



Je voudrais me souvenir de ces moments où l’on se serre dans les bras. De ces regards plein d’amour, de ces yeux qui brillent, de ces grands sourires, de ces éclats de rire partagés. Et déjà les années passent. Eglantine grandit sereinement, fait ses propres découvertes, ses propres plans, construit son propre avenir. Elle flotte parfois dans ses pensées, les garde pour elle, jardin secret du cœur en construction d’une bien belle personne. Elle propose, négocie, argumente. Elle part en courant chez sa copine. Elle prépare son sac pour dormir chez une autre. Elle râle si je m’absente mais prend son envol à petit coup d’ailes de liberté. Elle se blottit encore contre moi quand la fatigue se fait sentir, quand un bobo la tiraille, petit nid douillet de la famille. La petite fille s’éloigne, petit pincement au cœur et grande fierté de la voir s’épanouir en pétillant. Alors que ma petite Hortense me serre dans les bras en me tapotant le dos, je grave avec les mots ces instants fugaces d’une intimité radieuse avec mon encore petite fille. Elles sont extraordinaires tellement la vie avec elles n’a rien de quelconque.

mardi 4 mars 2014

Joyeux Martisor !


Le 1e mars la Roumanie fête le retour du printemps et les rubans rouge et blanc fleurissent aux bras des femmes. En effet, la tradition veut qu’à cette date, on offre aux filles et aux femmes de petits porte-bonheurs avec lien aux couleurs du feu de la vie et de la pureté de la neige, le Martisor (prononcez "martsichor"). Ils se portent principalement sous la formes de bracelets, de colliers ou de broches, mais finalement vous trouverez toutes sortes de petits objets à accrocher ensuite dans les arbres lorsque les premières fleurs apparaîtront.




Chaque année, les marchés s’installent un peu partout pour vendre des Martisoare (Martisor au pluriel) de toutes sortes. Les enfants raffolent des petits gri-gris qui en métal brillant fabriqués en séries infinies. Au marché du Musée du Paysan, des dizaines d’artistes et d’artisans viennent exposer et vendre leur production miniature, qui agrémentée du fameux ruban rouge et blanc devient un Martisor original. Impossible de ne pas craquer !



A la maison, Eglantine a confectionné ses propres Martisoare en pâte à modeler autodurcissante. Elle les a peints puis décorés avec des feutres. Nous y avons accroché le ruban rouge et blanc. Et elle les offert à ses amies hier à l’école. Hortense avaient quant à elle choisi deux Martisoare en forme de cœur au marché pour sa maîtresse et son assistante.


En fin de journée, elles sont toutes les deux revenues de l’école avec les poches pleines de Martisoare !

Cependant le Martisor n'empêche ni la pluie, ni le vent, le froid et le vrai printemps me tarde bien.

samedi 1 mars 2014

Impressionnant

Eglantine à son papa : "Alors, tu as-été incroyabilisé ?"
Hortense : " Oui il a été très pressioné."

Petits mots d'enfants parmi d'autres que j'ai déjà oubliés.

vendredi 28 février 2014

Une matinée avec Sidonie

En général, ce sont les copines d'Eglantine qui viennent à la maison. Et Hortense se faufile au milieu des grandes à grands renfort de "Moi aussi". Ce matin, Hortense recevait sa copine de classe, Sidonie. Ateliers colliers de perles et gogosi (ceux d'hier n'étaient voués à rester chez nous). Eglantine a du se faire sa place, parce que, elle aussi, voulait participer. Du coup tout le monde a été bien occupé ce matin. Et le temps que les gogosi cuisent, Eglantine a fait des avions en papier roses aux deux copines complices. Belle matinée !

Au passage les gogosi ont pris de nouvelles formes : papillons, poissons, étoiles et même petites poupées aux fesses rebondies après le gonflement de la cuisson.








jeudi 27 février 2014

Gogosi

Prononcez "gogoch". Les gogosi sont les beignets roumains. Plus ou moins grands, ils se mangent avec juste un peu de sucre glace, de la confiture ou tout ce qui peut vous passer par la tête de sucré.

Les filles adorent aider Elena à les préparer. J'ai noté la recette le mois dernier. Comme Elena et Hortense sont en train d'en faire, je me décide enfin à la mettre sur le blog.

1 kg de farine
1 pincée de sel
3 œufs
1 cube de levure de boulanger
3 sachets de sucre vanillé
300 ml de lait

Faire légèrement chauffer le lait. Mélanger un peu de lait tiède et une cuillère de sucre et y dissoudre la levure. Ça doit faire de la mousse.
Pendant ce temps, mélanger le sel, les œufs, la farine et le sucre vanillé. Ajouter le préparation avec la levure puis le reste du lait petit à petit. Faire une pâte homogène qui ne doit pas coller aux doigts. Laisser reposer environ une heure. La pâte doit doubler de volume.

Pétrir encore un peu la pâte. L’étaler au rouleau. Découper les gogosi à la taille choisie avec un verre ou un emporte-pièce.







Les faire cuire dans de l’huile. Les égoutter sur un papier absorbant, puis les saupoudrer de sucre glace.


Et voici une vidéo d'Hortense qui met les gogosi en forme avant la cuisson. Elle est très appliquée et connaît déjà bien toutes les étapes.



mercredi 26 février 2014

Parada, le paradis

Elle saute, elle rit, elle jongle avec des balles, des cerceaux, des massues ou avec son souffle sur un foulard. Elle tient en équilibre sur une grosse boule jaune ou sur les mains d'un des animateurs. Elle essaye, s'applique, écoute, virevolte, petit oiseau qui picore le plaisir de chaque stage de cirque avec Parada. Eglantine ne se lasse jamais de les retrouver !





Hortense à l'eau


  Pas facile de glisser tous les cheveux sous le bonnet. Mais une fois bien calé, les lunettes ajustées sur les yeux, la ceinture clipsée autour de la taille, Hortense se jette à l'eau avec les quelques enfants qui récupèrent eux aussi les cours de natation annulés avant les vacances. Deuxième séance aujourd'hui. Ca bat des pieds, éclabousse, boit la tasse, rit et râle. Le professeur fait preuve de beaucoup (beaucoup!) de patience. Et chacun trouve son rythme dans l'eau.




mardi 25 février 2014

Marché en fleurs

Piata Baneasa. Sous le toit de tôle caché par les parasols colorés, les marchands de fruits et légumes bravent l'air glacé. Alors que nous venons d'acheter pommes de terres, poireaux et épinards, un foulard clair appelle mon regard. Elle s'appelle Gina. Les mains dans l'eau froide elle lie de petits bouquets de crocus. Ses tulipes donnent des couleurs au gris de l'hiver et les jacinthes sentent bon le printemps. Déjà, de l'autre côté, un marché de Martisor semble vouloir lui aussi bouter l'hiver hors du pays à coups de rubans rouge et blanc.

Băbuţa

Prononcez "baboutsa".

Vous avez certainement déjà croisé une băbuţa, pliée en deux sur sa canne, son foulard bien arrimé sur la tête, avançant au rythme des petits pas que lui permettent ses rhumatismes. Elle avait certainement aussi un petit sac tenu bien contre elle, rabougrie et rapetissée, toute ridée et plissée, mais les yeux plein de la malice de celle qui, avec l'âge, prend plaisir des petits riens. Cette petite vieille attachante porte en roumain le doux surnom de băbuţa.

Băbuţa, c'est le surnom qu'Elena donne à Hortense quand elle avance à tous petits pas, comme figée par un mauvais sort qui l'empêche d'avancer (au moment le plus pressé bien sûr), les yeux pétillants de joie, regardant derrière elle l'effet qu'elle donne.



lundi 24 février 2014

Dragobete, les fiançailles des oiseaux

Non le printemps n’est pas réellement arrivé. Le vent glacial m’a accueillie ce midi au moment d’amener Hortense à son cours de natation (« ma tachion »). Et je n’ai pas pris le temps de lever le nez pour regarder si les oiseaux, vraiment, choisissaient le partenaire du reste de leur vie aujourd’hui comme le dit la légende.


Si les Roumains ne boudent pas la Saint Valentin, ils ont aussi Dragobete pour fêter les amoureux, le 24 février. Dragobete, jeune homme fougueux hérité des Daces, parrain des amoureux et des animaux, fils de Baba Dochia, protégeait les rencontres des jeunes des villages partis cueillir les premières fleurs dans la forêt. Ne pleurez pas ce jour-là, au risque sinon d’être malheureux tout le reste de l’année. Nettoyez bien la maison pour avoir de la chance, et ne tuez pas d’animaux, c’est aujourd’hui qu’ils choisissent leur partenaire. Mais je n’ai pas levé le nez. Je n’ai pas vu. Cependant j’aime les légendes et les histoires. Quelque part dans les parcs de Bucarest, deux petits oiseaux transis de froid se sont regardés, ont voleté ensemble entre les branches, ils se sont dit oui et Dragobete leur a souri.

dimanche 23 février 2014

Printemps

De retour à Bucarest, plus un flocon de neige ne traîne dans le jardin. Dans l'herbe défraîchie, il ne reste que les accessoires abandonnés de notre bonhomme de neige. Dans les rues de Bucarest les marchés aux Martisoare se sont installés. Le 1er mars, nous commenceront déjà à fêter le printemps en rubans rouge et blanc qui accrocheront aux poignets des filles et des femmes des gris-gris porte-bonheur comme autant de promesses de jours meilleurs.

Le plus beau de Bansko


 Mon homme, pris en flagrant délit de ski décontracté d'un papa vraiment canon qui veille de haut aux futurs exploits de son aînée.

Mais aussi à Bansko

Bansko, c'est pour le ski mais à l'hôtel, c'était des après-midi gribouillages, jeux et iPad pour les plus petites, des soirées animées pour les enfants pendant que les parents dînent tranquillement, la découverte du billard et autres jeux, la piscine à la chaleur reposante aux éclaboussures du rire des enfants, et des discussions chaleureuses autour de tablées de dizaine.

 




Et une soirée dans un restau traditionnel bulgare à l'ambiance de feu ! Musiciens bedonnants aux airs entraînants, bimbos en décolletés siliconés et jupes mini-mâle-istes. Costumes traditionnels et modernité clinquante au milieu de laquelle sont servis des plats généreux qui accompagnent de franches rigolades.




Le petit bonus ? Pour Hortense c'est la musique à fond des restau en bas des pistes. Elle part dans son monde au rythme des pas de danse qu'elle invente au fur et à mesure.


Ski à Bansko, Eglantine


Elle est prête depuis des jours. Elle était la première dans la voiture et n'a bien sûr pas dormi lors des 8h de trajet pour arriver à Bansko, Bulgarie. Elle sait déjà que sa classe de neige risque d'être annulée faute de neige suffisante. A la vue des sommets enneigés au-dessus d'un Bansko aux températures printanières, elle se rassure. Oui elle va skier !


Retrouver les amis, se sentir prise par l'esprit de groupe, papa est en forme, même maman loue des skis. Toutes les conditions sont réunies pour qu’Églantine affiche un sourire permanent, une banane sans faille. Elle encourage sa petite sœur qui fait ses premières descentes, entame ses premières bleues de la semaine avec une maman pas très en confiance (comment ça je ne suis pas un pro du ski ?) et enfin, se lâche avec papa et les copains qui la tirent vers le haut, l'emmènent sur les bosses, les rouges et même la noire. Fini le chasse-neige, elle ski bien parallèle, dérape pour s'arrêter, tombe et se relève, toujours avec le sourire. Oui, peut-être, là, elle s'est fait un peu mal, mais qu'importe, elle oublie vite, partie à l'attaque des pentes, à la découverte de nouvelles sensations, sage et confiante, détendue et heureuse, repoussant la fatigue, s'écroulant dans la neige lourde qui fond déjà sous les attaques incessantes d'un soleil radieux.


Ciel bleu et partage. Églantine profite de chaque instant. Une matinée au sommet des pistes avec papa et maman pendant qu'Hortense est restée à la garderie de l'hôtel. Elle se surpasse et progresse  de façon phénoménale au contact des grands qui la prennent sous leur aile. « Allez maman, tu fais une rouge avec moi ? ». Oui, une rouge, je peux. « La noire ? ». Non, moi j'ai peur de la pente.





 
Au milieu de la semaine c'est confirmé, la classe de neige est annulée. Mais grisée par les pistes et son bonheur de maîtriser de mieux son mieux son ski, elle digère la nouvelle avec décontraction.

 
Pour mieux comprendre la métamorphose de cette année, heureusement, Olivier a filmé et nous a fait un petit mix des meilleurs moments. Il est loin le temps des premières descente sur l'Uludag, Turquie.


Ski à Bansko, Hortense

Excitation du premier jour. Essayer les chaussures. Les grands qui la regardent, qui l'encouragent, qui la font rire. Trouver la bonne taille de skis. Tellement petits. Elle semble pourtant déjà grande avec ses cheveux noués dans une simple couette et ses lunettes de soleil roses retenues par un élastique derrière la tête.





Pendant la longue attente où une cohorte bigarrée entrechoque ses bâtons et ses skis jusqu'aux œufs qui enfin vous déposent en bas des pistes, Hortense garde le sourire et se fraye un chemin au milieu des grandes personnes qui ont du mal à voir plus loin que le bout de leurs masques notre petit lutin rose. Les autres jours, nous monterons en voiture. Plus simple. Plus rapide. Discussions amusantes et amusées des enfants de 3 à 13 ans et des quatre parents entassés au milieu des skis, des masques et des sacs à dos.




Elle a sa copine Louise, de quelques mois plus jeune qu'elle. Direction l'aire des débutants avec sa faible pente et son tapis roulant qui vous remonte au départ. Première descentes entre les jambes de papa. Le petit sac à dos noué à la ceinture sert de harnais pour qu'Olivier n'ait pas trop à se casser le dos pour la retenir. Hortense s'amuse pendant que sa sœur trépigne de défier des pistes plus difficiles.



L'après-midi, Hortense prend un cours avec une monitrice professionnelle. Pour freiner, elle fait la pizza. Les skis qui se rejoignent dessinent en effet une part de pizza. Pour aller tout droit ? Les frites ! Ca ressemble au menu des restaurants de la station. Hortense avale le ski pizza-frites, finalement bien contente de redescendre à l'hôtel avec maman.



Pas trop pressée d'y retourner les jours suivant jusqu'à découvrir les vidéos de sa sœur avec le reste du groupe. Les cris de joie, les rires et la convivialité des moments l'interrogent. « Et moi ?! » demande-t-elle ? Ce coup-ci elle est décidée. Nous rajoutons les bâtons pour qu'elle puisse pousser sur les parties plates de son aire d'apprentissage. Et elle enchaîne les descentes, change naturellement sa trajectoire, s'arrête et redémarre sans se poser de questions, chante sereinement en évitant les autres enfants de la piste.


Elle aussi a ses vidéos filmées par papa. Plaisir de glisser, plaisir de se regarder. « Papa, tu me montres ? ». Allez, on vous montre. Et si ça ne vous intéresse pas, surtout, ne cliquez pas sur le lien. Pour nous c'est du pur bonheur. Pour le reste du monde, juste une petite fille qui apprend à skier.



samedi 1 février 2014

Enfin la neige !

Lundi matin

La neige est arrivée en tempête samedi dernier.  Une petite pause à Budapest le temps de refaire le plein au cas où nous devrions rentrer à Paris, et mon avion a finalement réussi à atterrir malgré les rafales de vent chargées de neige qui striaient la piste. Olivier n'a pas trouvé de taxi pour l'aéroport dimanche mais son avion est parti presque sans retard, nous laissant face à une neige généreuse à pelleter sans relâche. L'école a fermé quatre jours. Au plus grand bonheur d’Églantine qui a profité de ses copines, et d'Hortense qui s'est sentie moins seule à ne pas aller à l'école à cause de sa double-otite. Ce soir Olivier est rentré. Eglantine a de grands projets de ballade dans la neige avec lui. J'ai promis à Hortense de refaire un bonhomme de neige demain. Neige, neige, neige, en couche épaisse et blanche, elle nous enchante. Avec un rayon de soleil elle se transforme en reine pailletée. Dans deux mois, elle nous lassera, mais maintenant il faut en profiter !


Le bonhomme de neige


Scène de rue sous la neige

Tramway et taxi, les meilleurs manières de se déplacer

Mercredi, bourrasques de neige

Défi : faire rouler les charriots de courses