Le bruit de la métamorphose

La Hala Matache a été détruite en une nuit. Deux vielles bâtisses de Lipscani se sont écroulées. Les petits monuments qui font la richesse de Bucarest, ces pans de mur de l'histoire d'une ville et d'un peuple sont copieusement abandonnés. Lentement détériorés. Sûrement rayés du cadastre.

Mais le marteau piqueur retentit et la pelleteuse étend son long bras froid pour arracher les derniers morceaux de l'arbre qui avait cru que ce printemps ne serait pas le dernier. A l'atelier d'écriture avec Irina Teodorescu chez Kyralina mardi soir je n'entendais qu'elle. La pelleteuse. Elle sortait de sa cachette sans pudeur et violentait bruyamment l'écorce déjà en lambeaux de l'ultime arbre sur le terrain de l'autre côté de la rue.

Je suppose que bientôt un immeuble morne, gris, moderne, sans âme et sans rêves aura vu le jour en face du cerisier de Kyralina. A l’instar de celui qui se construit à côté de chez mon coiffeur. Il me dit qu'ils ont bientôt fini. Le marteau-piqueur mène la danse. Les pelles raclent les gravats. Les hommes hurlent leurs ordres par-dessus le bruit.

Le bruit de Bucarest est aussi celui de sa métamorphose. Celle d'une ville en mutation, en construction. Il le faut certainement.
Mais Bucarest, s'il te plaît, garde aussi tes petites maisons coquettes, tes palais dissimulés, ton histoire tourmentée !

Un moment verni

Les mains se croisent. L’attention se partage. Le pinceau effleure. Le vernis réunit, profondeur des esprits à la surface des doigts. Les yeux baissés sous le rideau pudique des cheveux. Délicatesse d’un moment fugace de complicité réservée entre Chantoune et Hortense, au croisement des générations.

Extérieur - Intérieur / L'expo d'Art

Je suis en retard. Je cours, je souris, je dors, je repars, je râle, je travaille, je photographie, j'oublie l'heure, je réponds au téléphone, je conduis, je partage, je m'amuse, je découvre, j'apprends, je regarde, je laisse passer la pluie, je suis en Turquie, en Olténie, à Brasov avec les Juni, je suis à Bucarest, j'ai de la visite, je joue avec les filles, je vais chez l'imprimeur, je pose des affiches, je bois un café.

Je me pose cinq minutes pour vous inviter à venir voir l'exposition d'art contemporain roumain que nous préparons depuis des mois avec Céline, Iwona, Pascal, Soizic et Sonia à la Maison Mincu à partir de vendredi prochain, Extérieur - Intérieur .

Ca ne dure que trois jours. Mais c'est ouvert jusqu'à minuit vendredi car nous faisons partie du programme de la Nuit Blanche des Galeries (Noaptea Alba A Galeriilor). Pas mal non ?

Comme un vide

Finie l'Olténie, Grand-Mère et les fées sont reparties, Olivier est à Pitesti, Eglantine est arrivée dans le Delta du Danube, Hortense et moi nous sommes blotties dans le grand lit.

CALEnDAR

Teeshirts noirs, guitares feu, les voix d'hommes s'élèvent dans la nuit. CALEnDAR nous berce de sa musique folk de la montagne roumaine. Hymnes à la Bucovine, au voyage, à l'amour et aux arbres, nous sommes sous le charme. La palinca amplifie les chants et les rires. La nuit peut-elle s'arrêter ?