Quand je suis à Bursa en Turquie, mon endroit préféré est le Koza Han, ce caravansérail qui a été dédié pendant des siècles au commerce de la soie. Le décor du Hanul lui Manuc, le han (auberge) de Manuc, à Bucarest, me rappelle cet Orient qui m'a tant séduit. De l'extérieur, la sobriété des murs aux fenêtres bien alignées cache une cour intérieure où il fait bon faire une halte. A l'instar des caravanes du XIXe siècle, Hanul lui Manuc offre aujourd'hui à ses visiteurs la possibilité de se restaurer. En ces beaux jours, la cour est investie de nombreuses tables de bois et d'immenses parasols qui noient un peu le puits central. Mais il suffit de lever de nez des pavés de la cour pour laisser son regard courir le long des escaliers et des coursives boisés, jusqu'à se perdre sous les arcades brancoviennes et découvrir le toit de bois. Bien sûr, derrière, on ne peut manquer quelques immeubles modernes et sans âme. Mais dans l'ensemble les hauts murs de l'ancien han n'affrontent que le ciel, tellement bleu ce matin.
Les vestiges de ce haut lieu du commerce entre l'Orient et l'Occident n'abritent aujourd'hui que quelques rares boutiques qui donnent sur l'extérieur du bâtiment. La cour intérieure est finalement un immense café à ciel ouvert. Qui se doute alors que c'est en ces murs que fût signé un important traité de paix entre la Russie et l'Empire Ottoman en 1812, si une plaque commémorative ne le rappelait pas à l'entrée.
Ce matin encore, le pont entre ces deux cultures se faisaient à la porte du han, alors que des chants grégoriens s'élevaient des briques rouges de vielle église de Curtea Veche, juste de l'autre côté de la strada Franceza.
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