mercredi 21 novembre 2012

Turquie, bazars et bien être

Les lumières d'Istanbul se détachent sous l'aile noire de l'avion et je me surprend à chantonner l'hymne national turc. Ce voyage entreprit sur un coup de tête me met de bonne humeur après une semaine à trainer malade à la maison. Et la Turquie m'ouvre les bras comme à chaque fois. Même pas le temps de piétiner au contrôle des passeports. Dix minutes après être descendue de l'avion, je récupère déjà mon bagage. Les douaniers boivent du thé dans les petits verres typiques. Irfan Bey m'attend avec une petite affiche. Devant l'aéroport une foule de supporters en rouge et jaune est venue soutenir l'équipe de Galatasray qui part affronter Manchester. Les voix d'hommes entonnent des chants partisans dans une ambiance de stade de foot. Les voitures ne s'arrêtent pas au passage piétons. Nous sommes en Turquie. Je me sens bien.
À peine quelques ralentissements et nous traversons le Bosphore sur le pont FSM illuminé de violet. Ça y est je suis en Asie. Je retrouve Yesim, Gün et Melahat. Nous nous attablons autour d'une soupe de yaourt. Et bien sûr nous discuterons jusque tard dans la nuit. Les filles manquent, petits lutins joyeux.

Au matin Yesim et moi partageons un petit déjeuner turc : olives, tomateś fromages, miel, confitures, pain. La théière chauffe en permanence à feu doux. Nous remplissons plusieurs fois nos verres du beau liquide ambré. Nous traversons Istanbul en voiture pour rejoindre le bazar égyptien et toutes ces boutiques où je vais trouver de quoi finir mes commandes de colliers. Le plaisir d'être avec Yesim est renforcé par la façon qu'elle a de s'émerveiller autant que moi de tous les trésors dont regorgent ces ruelles bondées.

Nous déjeunons à trois heures de l'après-midi à l'Istanbul Modern, le musée d'art contemporain sur les bords du Bosphore. Nos regards se perdent au fil des trajets des bateaux, petits et gros, qui se croisent à l'infini sous le soleil d'automne. Au moment de rentrer le trafic est dense. Nus nous arrêtons pour une manucure. C'est ça aussi la Turquie. Prendre le temps de s'occuper de soi.

Le lendemain, aujourd'hui, nous nous levons de bonne heure pour attraper le ferry de 7h30. Je dors les yeux ouverts alors que la voiture longe les vieux remparts. Je suis bercée par la ligne d'horizon qui sépare la mer et le ciel dans la lumière grise du matin. Je dors dans le bateau alors que des hommes d'affaire allemands n'auront de cesse d'interroger leurs hôtes turcs pendant toute la traversée. Il semble que les logistiques turques et allemandes aient quelques différences structurelles. Nous débarquons à Mudanya avec le soleil. Je quitte Yesim devant Oyak-Renault. Je finis le trajet en "taksi" jusqu'au bazar.

Le marchand de chemise a consciencieusement gardé le paquet qu'il m'avait bien envoyé l'année dernière mais qui lui est revenu. L'adresse est pourtant correcte. Peu importe puisque je peux finalement le récupérer. J'achète quelques écharpes à ma vendeuse préférée dans le bazar de la soie, le Koza Han. Je choisis une sélection de soies sauvages chatoyantes et laisse la grosse valise chez le marchand le temps de finir de profiter du bazar. Le marchand de perles, le marchand de fruits secs qui me faut goûter ses abricots séchés au soleil et ses figues moelleuses. Je récupère enfin le manteau que j'ai fait confectionner à l'automne dernier. J'achète un "açma", quelques noisettes et des clémentines. Je m'installe en terrasse au cœur du Koza Han, mon endroit favori à Bursa. Je sors mon iPad pour vous écrire ces quelques lignes en buvant du thé. Je suis bercé par les murmures du bazar. Je me sens délicieusement sereine.


Envoyé de mon iPad

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