jeudi 6 décembre 2012

Le mythe national roumain



Notre guide nous a d’abord montré la galerie du MuséeNational d’Art Roumain (MNAR) où sont exposés les portraits de riches familles roumaines au début du XIXe siècle. A cette époque la Roumanie est encore divisée en trois principautés (Transylvanie, Moldavie et Valachie) sous la tutelle de trois empires (Austro-Hongrois, Russe et Ottoman). Les costumes des hommes sont encore très orientaux alors que l’Occident influence déjà beaucoup la mode féminine. Les peintres ne sont pas de grands maîtres mais bien souvent des itinérants qui travaillent à la commande pour les grandes familles des villes où ils passent. L’art de la fresque et de l’icône sur bois se fait encore sentir dans ces portraits parfois encore proches de l’art naïf.

Lorsque les jeunes Roumains des années 1830 rentrent de leurs études en France, ils ont les idées politiques modernes en tête. De même pour l’art. En même temps que naît l’état roumain, l’art se modernise autour du mythe national roumain. De la révolution de 1849, en passant par l’unification de la Moldavie et de la Valachie en 1859, l’arrivée de Carol Ier en 1866, la guerre d’indépendance de 1877 et jusqu’à l’Entre-deux-guerres, l’art s’empare de l’histoire et l’histoire se vit dans l’art.

Constantin Daniel Rosenthal, La Roumanie brise ses chaînes sur le champ de la Liberté, 1848

Les grands peintres nationaux sont envoyés en reportage sur les champs de bataille où se défend la création de la Grande Roumanie. Les allégories de la Roumanie se multiplient. L’identité nationale se forge autour du costume traditionnel des paysans roumains.  Theodor Aman (1831-1881) crée les Beaux-Arts de Bucarest et Nicolae Grigorescu (1838-1907) fonde la peinture moderne Roumaine après être allé aux Beaux-Arts de Paris et avoir fréquenté l’école de Barbizon.

Impressionnisme, pointillisme, fauvisme, tous les courants de peinture qui bouillonnent au début du XXe siècle se transposent dans la vie quotidienne roumaine. Et les paysans de Camil Ressu (1880-1962) me font penser aux tahitiennes de Gauguin.

Merci à l'équipe des Visites de l'afb de nous offrir ces belles découvertes.

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