mardi 28 février 2012

Conclusion

J'ai avalé des kilomètres, mangé de la Ciorba de Burta (soupe aux tripes), des patates à tous les repas et de la Smantana sur mes papanach. J'ai accumulé la boue jusqu'au toit de ma voiture, j'ai rayé la peinture, rétrogradé dans les virages. J'ai doublé des camions, croisé des charrettes et évité les nids de poule, enfin, autant que possible. J'ai vu de la neige sous la neige et sous le soleil, en plaine et en montagne.

J'ai essayé de concilier boulot, vacances des filles et tourisme. Même avec ma merveilleuse Elena pour m'aider, c'est pas facile. Mais j'ai vu tous les artisans de 100%RO dans le Maramures. Filer la laine, tailler le bois, manier le crochet ou le métier à tisser, dompter les perles et les fils, les roses d'hiver et les désirs des stylistes, les mains de la Roumanie sont habiles et généreuses. J'ai eu des cadeaux, les filles aussi. Elles ont joué dans la neige, mangé des gâteaux, croqué dans la vie et suivi du mieux possible la curiosité de leur maman. Dans le cimetière joyeux de Sapanta, tâches de rouge et de rose jouant au milieu des croix bleues. Les photos d'Eglantine, les cris d'Hortense, leurs éclats de rire, les disputes, les bobos et les gros câlins.

Demain déjà nous rentrons. Et nous n'aurons pas visité une de ces belles églises en bois du Maramures dont les flèches vertigineuses fendent le ciel. Nous n'aurons pas pris le train de Viseu et ne nous sommes pas arrêtées prendre en photo une de ces nombreuses charrettes tirées par des chevaux décorés de pompons rouges et débordantes de foin. Ni un de ces magnifiques portails de bois sculpté de cordes et de feuillage qui représentent l'arbre de vie.

Et il y a encore tellement d'artisans que je voudrais voir. Le tonnelier, le boulanger, le peintre d'icônes en verre ou le sculpteur de portails.

Alors je reviendrais, c'est certain. Quand la neige aura fondue, chassée par la verdure fraîche et les fleurs du printemps.

Je suis crevée mais tellement heureuse de tout ce que j'ai vu, d'avoir rencontré tant d’artisans passionnés et qui sont une vraie force de la Roumanie d'aujourd'hui en lui conservant son savoir-faire d'hier.

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