Le jour se lève sur Bursa. La montagne est dans les nuages. Aucune journée n'a été aussi ensoleillée que celle de mercredi, jour de l'arrivée d'Hortense. Nous rentrons à la maison ce matin et j'ai profité de ma dernière nuit à l'hôpital pour dormir trois heures de suite en confiant Hortense aux infirmières à la fin de la nuit. Ces infirmières sont des magiciennes.
Je passe mes nuits avec ma louloute endormie sur le ventre après avoir goulûment et longuement tété, parce que dès que je la pose dans son petit lit, son visage commence à se tordre dans de douloureuses grimaces et prend une couleur d'un rouge intense avant que ne sorte le fatal pleur de douleur et de désespoir qui m'oblige à la remettre contre moi. Là, bien au chaud, elle se rendort. Mais les infirmières la gardent pendant deux ou trois heures et me la ramènent toujours tellement bien endormie au moment de la prochaine tétée que j'ai même le temps de taper ce mot avant qu'elle ne se réveille.
Pauvre Hortense qui aime tant dormir elle aussi mais qui est sans cesse tourmentée par un système digestif pas encore au point. Il faut attendre que tout cela se mette en place. Alors pour le moment je la regarde se réveiller doucement, tel un petit chat, encore perdue dans ses rêves, emmitouflée dans ses petites couvertures. Mes yeux me tirent, mais mon coeur est plein d'amour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire