mardi 18 octobre 2011

Paumée avec Van Gogh

Lipscani. Le centre historique de Bucarest. Comme un air de Paris.



Je suis la première. Le temps de commander une limonade et Géraldine arrive avec son groupe photo. Ce soir elles ont pour mission de prendre des clichés de l’ambiance du Café Van Gogh. Quand je les vois équipées de leurs gros appareils je me sens toute petite. Balance des blancs, iso, elles arment leurs machines, confrontent leurs réglages. Je m’intéresse. J’ai au moins l’avantage de ne pas être timide et je regarde comment elles font. Du coup je fais des tentatives. Forcément c’est pas terrible. Et je perds mon œil avec la frustration de ne pas savoir faire.

Les clients n’ont pas envie qu’on les prenne en photo. A leur décharge cette armée de femmes cachées derrière leurs gros objectifs a quelque chose d’imposant dans l’ambiance tamisée de ce café branché. Hauteur sous plafond, art moderne et décalé, moulures et colonnes sculptées, papier cosy des magazines, portes colorées, tintements de verres et brouhaha de soirée, ce café est accueillant et chaleureux. Légèrement irrespirable avec la fumée des cigarettes qui viennent s’entasser dans les cendriers.

Je laisse tomber l’appareil pour croquer les mots sur mon Ipad qui finalement me laisse en rade. Mes mots tombent à l’eau. Drôle de soirée un peu à côté. De la plaque, de la photo et des mots. Je rentre. Demain je vais appeler le prof de photo.

Je laisse Van Gogh avec sa pipe et son bandage regarder le café se vider. Ce soir je dois avoir l'air aussi paumée que lui.

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