samedi 15 octobre 2011

Rodica

Nous nous étions donné rendez-vous pour déjeuner à la maison. D’un nom dans un livre, d’une voix au téléphone, Rodica est entrée dans notre vie quand la sonnette a retentie samedi dernier. Déjà une semaine. Il me semble que c’était hier. Rodica est la femme d’Alex Décotte, l’auteur de « Roumanie insolite », ce livre qui a attisé ma curiosité pour notre nouveau pays d’accueil et qui me l’a fait apprécier avant même d’y arriver.
Rodica et Alex, une belle histoire d’amour qui a su attendre presque vingt ans pour se réaliser. Alex l’amoureux de la Roumanie, Rodica la belle Roumaine. Cheveux sombres, teint clair, les yeux pétillants, j’étais impressionnée de rencontrer cette femme sortie d’un livre. Elle a la chaleur d’un feu d’hiver et Eglantine ne s’y est pas trompée qui l’a tout de suite adoptée. Avec elle Rodica a eu la patience enjouée de l’enseignante aguerrie. Pour nous ce fût un plaisir immense de la recevoir, de discuter et d’échanger sur cette Roumanie qui nous a rapprochés.
Puis j’ai laissé tomber mon programme de l’après-midi pour me rendre avec elle à une exposition de photos montée par sa sœur dans une salle du Musée du Paysan. Réalisée à l'initiative de deux associations de défense du patrimoine architectural de Bucarest, l'exposition avait pour but de sensibiliser les habitants de la ville à la richesse de leurs bâtiments. Ils racontent l'histoire de la ville mais sont copieusement laissés à l'abandon, abîmés puis carrément détruits pour construire des tours modernes et sans âme, nettement plus rentables pour les promoteurs et la municipalité. Pourtant 14% de la ville est classée zone protégée. Mais dans la mesure où la mairie traîne pour en recenser les bâtiments, la porte est ouverte pour les détruire sans bruit.

L'association Salvati Bucurestiul mène des actions juridiques pour sauver l'histoire de sa ville et recense photo par photo les bâtiments censés être protégés. Sur les cartes de l'exposition, le visiteur pouvait situer les maisons en danger. Les photos marquées d'une croix rouge étaient malheureusement désormais la seule trace de cette histoire tombée en poussière sous le coup des bulldozers.

La municipalité n'était pas présente au vernissage de l'exposition. Elle avait été invitée.

Mot d'excuse : j'ai bien noté les noms des associations et de leurs représentants, mais je ne remets plus la main sur ce bout de papier au moment où j'écris ce billet. J'espère donc le mettre à jour prochainement, dès que ce précieux document ressort du fatras de mes sacs.

Aucun commentaire: