jeudi 17 septembre 2009

Derviches tourneurs

Quel plaisir renouvelé à chaque cérémonie des derviches tourneurs à laquelle je peux assister ! Nous sommes parties entre filles avec Guillemette, laissant les enfants, avec leurs rhumes et leurs cauchemars, à leurs papas. A 20h30, en plein repas du soir un mois de Ramadan, les voitures se serrent devant les restaurants, et dans le centre ville la circulation est intense, ajoutant les lumières des phares à celles des boutiques qui restent ouvertes tard et des guirlandes électriques participant à la fête de ce mois saint. L'animation nocturne bat son plein.

Dans le dédales des rues du haut de Heykel (ça signifie la statue, c'est le quartier qui se trouve autour de l'incontournable statue d'Atatürk), nous trouvons sans problème le centre culturel qui accueille tous les soirs la cérémonie des derviches tourneurs. Avant d'entrer dans la salle au plafond peint d'arabesques et de calligraphie, nous profitons de l'hospitalité du lieu et buvons un thé dans la cour au milieu des autres femmes attablées pour discuter. A l'intérieur, quelques femmes font leur prière. Effectivement, nous avons entendu le muezzin en sortant de la voiture.

Lorsque, après avoir retiré nos chaussures, nous rejoignons à notre tour l'étage des femmes (les hommes restent en bas), une jeune fille nous fait de la place afin que nous soyons plein placées pour voir la cérémonie. Des femmes de tous âges et des enfants sont serrés les uns contre les autres, attendant en papotant l'entrée de ces hommes impressionnants dans leurs grands manteaux noirs avec leurs hauts chapeaux de feutre. Les musiciens prennent place(dont le joueur de Ney, cette flûte traditionnelle, avec sa barbe noire bien garnie), puis les chanteurs. Entre ensuite le "prêtre" (j'avoue ne pas savoir comment on appelle cet homme qui dirige la cérémonie de sa puissante voix grave), le traditionnel chapeau de feutre beige rehaussé d'un généreux turban vert et la tunique noire bordée de galon doré.

Enfin les danseurs alignés, drapés eux aussi dans de grands manteaux noirs, se serrent les uns contre les autres lorsque la cérémonie commence. Puis ils forment un cercle et s'arrêtent chacun leur tour devant le maître de cérémonie, plusieurs fois. Au dernier passage, ils inclinent la tête de telle façon que le "prêtre" en se penchant légèrement en avant semble leur murmurer quelque chose à l'oreille.

Enfin les danseurs libèrent leurs traditionnelles robes blanches en retirant leurs draps noirs. Ils passent une dernière fois devant le maître et entament leur rotation mystique, entrant petit à petit dans une transe communicative, que la musique du chœur des chanteurs et des musiciens renforce, jusqu'à nous faire partir nous aussi très loin du quotidien.

Quand finalement ils regagnent leur place, alignement de robes blanches, la main posée sur le coeur, nous ne pouvons nous empêcher d'être prises dans la ferveur générale. Et les paumes des mains tournées vers le ciel nous ponctuons nous aussi la litanie du maître par des "Hamin", sentant Dieu plus proche de nous, même sans avoir rien compris aux paroles.

1 commentaire:

michele a dit…

Coucou Maïté, c'est toujours avec plaisir que je me replonge dans l'atmosphère de la Turquie à travers ton blog. Les derviches ! Un souvenir inoubliable. J'espère que tout va bien pour toi. Bisous