jeudi 24 mars 2011

Les anciens bains de Justinien

Saisis par le froid à la sortie du Musée des Karagöz, nous avons remonté la rue de Cekirge jusqu’au Kervansarail, grand hôtel de Bursa dont les bains datent de l’empereur romain Justinien (483-565).

Autant dire que notre visite du jour était emblématique de la Turquie avec les Karagöz pour commencer et le hammam. Pour moi la Turquie est indissociable du bain turc, lieu de détente et de bien-être. Pourtant à l’origine les hammams étaient surtout fréquentés pour l’hygiène. L’arrivée des salles de bain particulières dans les années 50-60 a d’ailleurs entraîné la fermeture de nombreux bains. Aujourd’hui le bain turc revient à la mode et la tradition perdure à travers quelques établissements. Bursa est réputée pour ses sources d’eau chaude (environ 42°) et les bains de Cekirge, sulfureux ou ferrugineux, ont encore de beaux jours devant eux.

Comme le hammam du Kervansarail, la tradition des bains turcs trouve son origine dans les bains romains, repris chez le Byzantins puis chez les Ottomans en prenant de plus en plus d’importance. A l’instar de la majorité de bains de Bursa, le hammam de Kervansarail est double. Le hammam pour les hommes et celui pour les femmes ont été construits l’un à côté de l’autre. Nous pouvons constater cependant une disproportion criante entre la partie des hommes et celle des femmes, que ce soit en termes d’espace ou de service.

La partie des hommes est au moins quatre fois plus grande que celle des femmes. Ils disposent de nombreuses chambres de repos alors que les femmes n’en ont que quatre. Ils ont une bonne dizaine de transats en bois recouverts de coussins pour se reposer alors que les femmes n’ont que quatre chaises longues en plastique. Ils ont des savons, des tables et des chaises pour boire un thé en bavardant, des bols de hammams en métal alors que ceux des femmes sont en plastique et certainement encore plein d’autres petites choses que je n’ai pas eu le temps de noter.
Le hammam des hommes profite aussi de volumes impressionnants grâce à des coupoles très hautes. Et Ersen a beau nous faire remarquer que vues de l’extérieur les coupoles des femmes sont plus ouvragées et donc plus belles que celles des hommes, cette différence de traitement laisse un goût d’écœurement.

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