vendredi 22 juillet 2011

Les tapis des nomades

La Turquie sédentaire que nous connaissons aujourd'hui puise une partie de ses racines dans les tribus nomades qui ont longtemps peuplé la vaste Anatolie, déjà bien avant les Ottomans. Pour preuve les tapis de Sindirgi qui illustrent ce nomadisme à travers ses motifs et couleurs traditionnels. A l'origine tissés pendant les rudes mois d'hiver par les jeunes filles rêvant de printemps et d'une belle vie, ils sont ornés des tentes nomades, d'arcs et de flèches, de l'arbre de vie, de fleurs de pommier, de feuilles de platane et d'encore bien d'autres motifs que j'ai déjà oubliés.

J'aime l'histoire de l'empreinte du chat qui décore souvent un des sept cadres autour du motif central. La légende dit que les femmes était en train de préparer des yufka quand un chat vint à passer par là, laissant ses empreintes dans la farine. Les femmes ont reproduit le dessin sur leurs tapis.

J'ai été conquise par ces tapis aux couleurs sombres où dominent le bleu et le rouge. Réalisées uniquement naturellement, ces couleurs ont chacune une signification. Le bleu représente le ciel et le rouge l'abondance, le sacrifice ou encore le soleil. Le brun est associé à la terre d'où nous venons et à laquelle nous retournons à la fin de la vie. Le blanc quant à lui est la couleur de la pureté.

Ces tapis qui portent le nom de Yagcibedir gagnent en souplesse, en brillance et en douceur avec l'âge. Les tapis anciens sont d'ailleurs plus chers. Personnellement j'aime l'idée d'acheter un tapis neuf et de le voir changer petit à petit au fil des années. J'ai pu voir grâce à Seher des tapis de 40 ou 70 ans et ils se sont effectivement éclaircis et adoucis, comme un très bon vin qui se bonifie avec l'âge et offre alors toute la puissance de ses saveurs.

Seher me racontait d'ailleurs comment dans sa jeunesse les tapis neufs étaient déposés devant les mosquées pendant un bon mois afin que les passages répétés des pieds des fidèles leur apportent brillance et souplesse. Ils étaient ensuite nettoyés à l'eau et au savon avant d'être vendus.

Un bon tapis se reconnaît au nombre de ses noeuds par centimètre carré. Plus il y en a, meilleure est la qualité. Normalement les fils blancs de la double trame ne doivent pas se voir entre les rangées de noeuds.

Grâce à Seher, à sa cousine Ayse et à son cousin Ali je pense revenir avec un tapis superbe pour un prix très intéressant car ils vont le négocier pour moi. Je n'ai pas encore arrêté mon choix mais après les nombreuses boutiques que nous avons visité dès notre arrivée et encore ce matin, je commence à avoir une idée de ce dont j'ai envie.



- Posted using BlogPress from my iPad

Aucun commentaire: